La fameuse phrase de Kheiridine Pacha: "Le peuple n'est pas prêt"
Par Nouredine Ben Mansour - Il est bien connu à travers tous les âges c’est que dans une dictature, une seule personne, un parti ou une famille règne, qui doit accepter peu ou pas de restrictions au pouvoir. Mais aussi il y a aussi d’autres formes discrètes qui permettent de gouverner un pays avec force et sans aucune participation d’autres forces au pouvoir. Une dictature peut prendre de nombreuses formes et ne peut pas toujours entre unique et pourrait prendre des aspects selon les circonstances et les occasions voire même selon les situations politiques et sociales du peuple. Autrement les formes de la dictature sont diverses. Toutes les caractéristiques ne s'appliquent pas dans tous les cas. Une dictature dans la situation d’aujourd’hui pourrait être considérée comme une règle de violence.
Dans une dictature, il n'y a pas de séparation suffisante des pouvoirs et il n'y a pas de souveraineté populaire. Le pouvoir ne vient pas du peuple, comme dans une démocratie, mais d'une seule personne ou d'un groupe de personnes. Les élections peuvent être manipulées ou il n'y a qu'un seul parti parmi lequel à choisir.
Une opposition ayant des vues différentes du gouvernement est interdite. Aucun autre parti ne peut se former. Dans une dictature, contrairement à une démocratie, il n'y a pas de pluralisme politique même s’il y a c’est un pluralisme fictif sans aucune réalité et ne pourrait jamais prendre des décisions contre le gouvernement. C’est bien clair n’importe quelle opinion politique qui ne se concorde pas avec les intentions du dictateur est systématiquement réprimée, puisqu’il n'y a pas de presse libre dans les dictatures. Les médias sont alignés derrière ce que dise le dictateur. L'information est manipulée et l'accès à l'information de l'extérieur est difficile.
Les de droits fondamentaux ne sont pas respectés. Quiconque enfreint la marche de la dictature doit s'attendre à des peines sévères. La majorité des gens voire même des responsables politiques sont intimidés. Une dictature résulte souvent, mais pas toujours, d'une prise de pouvoir violente.
Plusieurs pays sont faussement dénommés républiques populaires qui ont vu le jour depuis la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale.
Dans une dictature et quelque soit son origine et son âge peut se présenter sous plusieurs formes mais les plus courantes sont deux à savoir : La répression douce c’est surtout elle s’occupe de la suppression de la liberté personnelle des citoyens toutes catégories confondues et sans distinction. Elle se base sur la restreignission de la population, principalement en restreignant les droits démocratiques politiques tels que la liberté d'expression et la liberté de la presse, l'interdiction des manifestations. La répression dure touche essentiellement la suppression des droits de l'homme. Les dictateurs tout type confondu ont bien compris qu’une répression aigue t forte ou la répression seule ne peuvent pas stabiliser un régime dictatorial pour longtemps. La légitimité, en tant que deuxième force et base d'une dictature, se réfère toujours et dans toutes les circonstances aux sources idéologiques telles que l'antilibéralisme ou l'antiparlementarisme. C’est une sorte de populisme qui trouve un écho favorable auprès des jeunes et des opprimés.
Un régime dictatorial cherche toujours la stabilité économique c'est-à-dire une situation économique stable est d'autant plus importante pour le système dictatorial et en dépend aussi pour sa légitimité.
On peut dire que dans tous les pays arabes la dictature est encore existante sous plusieurs aspects. Les dirigeants arabes dans leur ensemble ne croient pas à la démocratie car pour eux c’est un frein pour leurs autorités dictatoriales et leurs ambitions. On remarque ces aspects jusqu’aujourd’hui et même dans les pays arabes qui se sont engagés dans la laïcité, les libertés démocratiques sont parfois tout aussi peu accordées. En Syrie et en Irak, par exemple, le parti Baath, qui est l'un des plus grands ennemis des islamistes, règne depuis plusieurs décennies. Les baathistes veulent unir tout le monde arabe sous un même toit et sous le même drapeau. Ils distinguent la politique et la religion .Pour leur majorité, la religion de l'Islam ne joue qu'un rôle de force d'influence clé pour l'identité culturelle des Arabes. Mais l'Irak et la Syrie en particulier sont des dictatures dans lesquelles la liberté d'expression et la liberté de la presse sont pratiquement inexistantes. La torture est bien existante surtout dans les prisons irakiennes et syriennes. D'autres régimes arabes, comme en Tunisie ou au Maroc, accordent une plus grande liberté à la population, mais le pouvoir décisionnel ultime appartient au chef de l'État, qu'il soit dictateur, président ou monarque.
On ne doit pas oublier les stratégies des colons. Le colonialisme a laissé des empreintes négatives dans les pays arabes. Les Anglais et les Français n'ont pas voulu que les dits pays prennent la route pour la démocratie et établir des structures démocratiques dans les zones qu'ils contrôlaient. Ils ne veulent pas que ces pays sous leurs dictatures prennent le chemin de la modernité et de la prospérité ou autrement ils doivent être des greniers. Ces pays comme la France et l’Angleterre ont bien préféré de collaborer avec certaine élites locales pour contrôler la population. Après avoir accédé à l'indépendance, la plupart des États arabes ont d'abord dû laborieusement mettre en place leurs propres structures étatiques - un processus qui impliquait souvent des conflits d'intérêts. Des structures qui étaient au début arachaiques qui ne répondent plus aux exigences de la vie moderne et des conditions culturelles d’aujourd’hui. De plus, le colonialisme a laissé de nombreux conflits frontaliers non résolus et des tensions ethniques qui ont des effets négatifs à ce jour Toutes les frontières ont été établies par les colons et ce à leur guise et selon leurs intérêts. Ils ont été créés par des frontières que les puissances coloniales avaient tracées arbitrairement. La Tunisie était le plus important Etat en Afrique du nord et elle se voit doter de frontières très restreintes c'est-à-dire ces colons ont fait de la Tunisie un pays miniature par rapport à la réalité où ces frontières dépassent de loin celles tracées par les colons. Le conflit sur la Palestine et la fondation d'Israël en 1948 ont entraîné la prise successive du pouvoir par des régimes militaires en Syrie, en Égypte et en Irak, qui ont survécu sous diverses formes jusqu'à ce jour.
Des facteurs culturels ont aussi parfois contribué à rendre plus difficile la démocratisation du monde arabe. Un exemple est l'Arabie Saoudite, qui n'a jamais été colonisée par une puissance européenne et n'est qu'indirectement affectée par le conflit du Moyen-Orient. La structure sociale strictement patriarcale de l'Arabie saoudite, associée à un islam wahhabite parfois réactionnaire, rend difficile le développement de la liberté d'expression et du pluralisme. L'affirmation selon laquelle l'Islam ou la mentalité arabe empêcherait généralement la démocratisation est complètement fausse et erronée.
Là où se pose la question erronée et injuste de savoir si les Arabes sont capables de devenir des pays de régime démocratique, est en fait une propagande sioniste bien menée par l’état d’Israël qui essaye toujours de discréditer les arabes en les accusant de barbares et ne ont aptes pour la démocratie mais plutôt pour cet état sioniste les rabes ne sont que des bédouins et charmeurs de serpents. La réponse la plus directe à cette question de racisme vient surtout du ministre tunisien Kheiridine Pacha l’homme, l'un des pionniers de renaissance arabo-islamiques dans la seconde moitié du XIXe siècle : "Le dirigeant ne veut pas - le peuple n'est toujours pas prêt." Il a suggéré des réformes novatrices et des renouvellements dans l'administration qui étaient bien en avance à son époque. Il joua entre autres un rôle clé dans une publication sur le nouveau concept de citoyenneté en 1857. C’était une première dans les annales de la politique dans le monde arabe. Il affirme l'égalité de tous les citoyens tunisiens devant la loi, quelle que soit leur religion, origine ou groupe ethnique. Ce responsable hors pair a bien voulu introduire une bonne partie plusieurs de modernité et de la civilisation européenne qui était en plein essor. Pour lui tout progrès est basé sur l’éducation qui est le principal moteur de l'essor social et d’une civilisation moderne. Il a bien affirmé que la bonne éducation est la base de la force économique et militaire, et il a introduit des nouvelles lois et a fait campagne pour l'expansion du système éducatif en Tunisie. Il croyait en la liberté comme une autre exigence d'une nation forte tout en signalant en continu et dans plusieurs circonstances que seuls des hommes libres seraient capables de construire une société stable avec des fondations solides. Sa phrase qui reste toujours d’actualités : « Le dirigeant ne veut pas, le peuple n'est pas encore prêt».
Et nous voila en Tunisie devant une réalité bien évoqué au temps de ce ministre beylical et ce après un siècle et demi depuis le commentaire apparemment cynique de Kheiridine : "Le peuple n'est pas prêt" - cette réponse est encore une vérité flagrante qui répond exactement aux situations du pays et c’était comme aujourd'hui.
Nouredine Ben Mansour