Le FMI ouvre la voie à la Tunisie à une facilité élargie de crédit de 1,9 milliard de dollars US
La Tunisie pousse enfin un grand ouf de soulagement. Le Staff-Level Agreement, passage obligé pour que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) puisse décider de lui octroyer une facilité de crédit est conclu. « "Les autorités tunisiennes et l'équipe du FMI sont parvenues, indique un communiqué du Fonds, à un accord au niveau des services du FMI sur les politiques et réformes économiques à soutenir par un nouveau mécanisme élargi de crédit (Extended Fund Facility (EFF) de 48 mois, avec un accès demandé de 1,472 milliard de DTS (équivalent à environ 1,9 milliard de dollars US). Comme c'est toujours le cas, l'accord final sur l'arrangement est soumis à l'approbation du Conseil d'administration du FMI, qui doit discuter de la demande de programme de la Tunisie en décembre. »
« Le nouveau programme national de la Tunisie, soutenu par le FMI, poursuit le communiqué, vise à rétablir la stabilité macroéconomique, à renforcer les filets de sécurité sociale et l'équité fiscale, et à intensifier les réformes qui soutiennent un environnement favorable à une croissance inclusive et à la création d'emplois durables.
"La dégradation de l'environnement mondial et les prix élevés des produits de base internationaux pèsent lourdement sur l'économie tunisienne, ajoutant aux faiblesses structurelles sous-jacentes dans un contexte socio-économique difficile. La croissance va probablement ralentir à court terme, tandis que la hausse des prix internationaux des produits de base exercera des pressions sur l'inflation ainsi que sur les soldes extérieurs et budgétaires. Le nouvel accord au titre du MEDC soutiendra le programme de réforme économique des autorités afin de restaurer la stabilité extérieure et budgétaire de la Tunisie, de renforcer la protection sociale et de promouvoir une croissance plus forte, plus verte et inclusive ainsi que la création d'emplois par le secteur privé. Plus précisément, le programme de réforme des autorités va :
• Améliorer l'équité fiscale en prenant des mesures pour faire entrer le secteur informel dans le filet fiscal et en élargissant l'assiette fiscale pour garantir des contributions équitables de toutes les professions.
• Contenir les dépenses et créer un espace fiscal pour le soutien social. Les autorités ont déjà pris des mesures pour contenir la masse salariale de la fonction publique et ont commencé à éliminer progressivement les subventions généralisées et inutiles des prix par des ajustements réguliers des prix qui lient les prix intérieurs aux prix internationaux, tout en offrant une protection ciblée adéquate aux segments vulnérables (notamment par des transferts sociaux).
• Renforcer le filet de sécurité sociale en augmentant les transferts en espèces et en étendant la couverture des filets de sécurité sociale afin de compenser les ménages vulnérables pour l'impact de la hausse des prix.
• Engager un programme complet de réforme des entreprises d'État, en commençant par la promulgation d'une nouvelle loi sur les entreprises d'État.
• Accélérer les réformes structurelles pour renforcer la concurrence et créer des conditions transparentes et équitables pour les investisseurs en rationalisant et en simplifiant les incitations à l'investissement.
• Renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur public, notamment en réalisant un diagnostic complet de la gouvernance afin d'établir une feuille de route pour les réformes.
• S'adapter et renforcer la résilience au changement climatique en encourageant les investissements dans les énergies renouvelables ainsi que la gestion des terres et des eaux (usées), et les mesures visant à préserver les lignes côtières, l'agriculture, la santé et le tourisme en Tunisie.
• Protéger le pouvoir d'achat des Tunisiens face à une inflation élevée et qui s'accélère. Pour renforcer la stabilité macroéconomique, la Banque centrale de Tunisie a commencé à resserrer sa politique monétaire.
La communauté internationale a un rôle important à jouer pour faciliter le programme des autorités en débloquant rapidement des financements afin d'assurer le succès de la politique et des efforts de réforme des autorités. »
Lire aussi
En sept points, voici comment faut-il lire l’accord de principe du FMI en faveur de la Tunisie