"Consultation" sur le statut avancé de la Tunisie: les précisions de l'Union Européenne
Faisant écho à l’initiative de l’Union européenne de lancer à travers de sa Délégation à Tunise, « une large consultation » du public tunisien par questionnaire électronique au sujet du statut avancé de la Tunisie en vue de recueillir les avis «sur la perspective d'un tel partenariat renforcé et le nouveau Plan d'action», nous n’avons pas manqué de nous interrogé sur le sens de cette démarche et son mode opératoire. A ce questionnement, la Délégation de l’UE a bien voulu nous apporter les précisions suivantes. Stéphanie Carette, Responsable communication indique en effet :
Pour le mode dé dépouillement des réponses: « La Délégation de l'UE en Tunisie effectuera une analyse quantitative et statistique d'une part et une analyse qualitative par question d'autre part sur base des réponses reçues. »
Quant à la suite qui sera réservée aux éléments recueillis : «Les réponses au questionnaire nous permettront tout d'abord de quantifier l'intérêt que suscitent les relations bilatérales UE-Tunisie et la perspective d'un statut avancé UE-Tunisie auprès de la population tunisienne. Au niveau qualitatif, les réponses vont nous permettre d'enrichir le débat que nous avons déjà commencé avec le gouvernement tunisien. Il nous importe de comprendre comment le public perçoit généralement les relations UE-Tunisie et les propositions qu'il avance pour renforcer et approfondir ces relations.»
Il s’agit selon ces précisions d’une enquête quantitative et qualitative à la fois. Les statisticiens spécialistes en études d’opinion et les autres sondeurs, préfèrent d’habitude séparer les deux types d’investigation, fixer la base de sondage de la population à enquêter, selon différentes méthodes étalonnées, inclure des indicateurs d’identification (anonymes) des répondants (notamment le gendre, la tranche d’âge, le milieu urbain ou non-communal, le niveau d’instruction, l’activité, le statut professionnel, voire la tranche de revenu, etc.) et autres données utiles afin d’effectuer les analyses requises, procéder aux tris croisés, etc. Une fiche technique, précise, est publiée.
«S’agissant dans le cas d’espèce d’un questionnaire aléatoire, sans base de sondage pré-établie, administrée par voie électronique, en langue française, sans demande de précision des indicateurs socioprofessionnels nécessaires aux tris et analyses, avec l’ambition de se vouloir quanti et quali, et au vu des réponses fournies par la communicante de la Délégation de l’Union européenne à Tunis, indique un spécialiste interrogé par Leaders, il convient de relativiser cette "enquête" et de prendre ses résultats avec beaucoup de précautions. Pour "comprendre comment le public perçoit généralement les relations UE-Tunisie" et chercher à cerner "les propositions qu'il avance pour renforcer et approfondir ces relations", cette enquête risque de ne pas garantir le minimum scientifique requis. Considérons-là juste comme une simple observation, certes utile, mais bien limitée."