Israël fait tout pour éviter la comparution devant la Cour Internationale de Justice de la Haye
Par Mohamed Larbi Bouguerra - Ce mardi 29 novembre est le jour de la Solidarité Internationale avec le Peuple Palestinien. Ce jour hélas, l’armée d’occupation n’a pas dérogé à son habitude criminelle: elle a assassiné de sang froid quatre civils palestiniens.
Solidarité internationale avec la Palestine
Le foot à Qatar ne saurait faire oublier l’injustice qui frappe nos frères et sœurs en Palestine et à Doha, les drapeaux palestiniens flottent sur les stades et les spectateurs apostrophent les journalistes israéliens à propos de l’apartheid et des assassinats de femmes et d’enfants par la soldatesque sioniste. 800 000 Palestiniens ont été chassés par la force des armes pour permettre à des Moldaves, des Polonais, des Ukrainiens, des Français…de prendre leur place. Le Premier Ministre Rabin n’a-t-il pas été obligé de reconnaître que «la Bible n’est pas un acte de propriété»?
Foot ou pas, la communauté internationale exprime son soutien au peuple de Palestine: les footballeurs chiliens arrivent sur les stades arborant des keffieh et, le 29 octobre 2022, des milliers de manifestants ont rempli les rues de Bruxelles lors de la marche pour la Libération et le Retour en Palestine. Elle a abouti devant le Parlement Européen, Place du Luxembourg. Organisée par El Massar al Badil, la marche était soutenue par plus de 100 organisations de Suède, de Suisse, de France, d’Allemagne, de Hollande, d’Espagne. A New York, l’ONG internationale Samidoun (Tucson, Arizona) organise une importante conférence à l’hôtel de ville à l’occasion de la Journée de Solidarité avec le peuple palestinien ce mardi, en présence d’éminents juristes.
Quant au coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, il a averti lundi 28 novembre 2022 que le conflit israélo-palestinien «atteignait un point d’ébullition», étant donné la flambée de violence en Cisjordanie. «Les niveaux élevés de violence en Cisjordanie occupée et en Israël ces derniers mois, y compris les attaques contre des civils israéliens et palestiniens, l’utilisation accrue d’armes et la violence liée aux colons, ont causé de graves souffrances humaines», a déclaré Tor Wennesland qui a ajouté : «Le ciblage des civils ne peut jamais être justifié et la violence doit cesser ..et les tendances actuelles n’apportent ni stabilité ni sécurité à quiconque.»
Cette déclaration a été faite lors d’un briefing du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un retour du processus politique pour une résolution du conflit à deux États.
Israël ne veut pas de la justice internationale
Dans une lettre en date de lundi 28 novembre 2022 adressée à 50 dirigeants mondiaux, le Premier ministre d’Israël Lapid vise à empêcher un vote de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le statut des territoires de Cisjordanie. Il bat le ban et l’arrière ban des amis de l’Etat de l’apartheid pour ce faire….avant l’arrivée de Netanyahou et son équipe gouvernemental d’extrême-droite au gouvernement. Cette équipe qui sent le soufre comprend des racistes et des anti-Arabes enragés comme Itamar Ben-Gvir -condamné par la justice- et Bezalel Smotrich que certaines capitales et des juifs américains notamment rejettent d’ores et déjà. Mais un tel gouvernement de racistes et de partisans de l’apartheid permettrait enfin à son chef, Benyamin Netanyahou, d’échapper à la justice pour ses crimes et sa corruption avérée et de supprimer la Cour Suprême.
Israêl craint-il la justice ? Il avait pourtant formé une équipe de défense où l’on remarque la présence de l’ancien ministre de la justice français Robert Badinter…qui dénonce les injustices partout sur terre sur tous les médias…sauf celles que commet l’Etat sioniste à l’encontre du peuple palestinien sous occupation. Terrible myopie !
«La tentative palestinienne d’exposer le statut des territoires contestés devant les tribunes internationales vise à délégitimer Israël», a écrit le Premier ministre Yair Lapid dans une lettre adressée lundi à plus de 50 dirigeants mondiaux, leur demandant d’empêcher un vote de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la question.
La Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies avait voté par 98-17 plus tôt ce mois-ci pour demander à la Cour internationale de Justice d’examiner si la présence continue de l’armée israélienne, à Jérusalem-Est et dans le Golan peut être considérée comme une annexion de facto après 56 ans.
La résolution doit être approuvée lors d’un autre vote complet de l’Assemblée générale des Nations Unies – que Lapid cherche à empêcher – avant que la question ne soit soumise à La Haye.
Pour le PM israélien Yair Lapid, les choses sont simples car il met en avant le langage de la propagande habituelle d’Israël (Hasbara) en déclarant que «la résolution est le résultat d’un effort concerté pour isoler Israël, discréditer nos préoccupations légitimes en matière de sécurité et délégitimer notre existence même» et de lâcher un gros mensonge: «Il est admis depuis longtemps que le statut du territoire contesté fera l’objet de négociations directes entre Israël et les Palestiniens», a écrit Lapid. «Un changement unilatéral d’une telle politique aura des effets néfastes sur l’ensemble de la région. Porter l’affaire devant la CIJ contrevient expressément au principe de négociations directes accepté par Israël, les Palestiniens et la communauté internationale, et ne fera que faire le jeu des extrémistes, polariser davantage les parties et saper le travail positif qui a été accompli ces dernières années.»
Mensonge car Israël n’a jamais voulu négocier en claironnant sans répit depuis l’époque d’Olga Meir: «Il n’y a personne avec qui négocier»
Le Premier ministre Lapid a souligné que son gouvernement «a favorisé des contacts de haut niveau avec l’Autorité palestinienne et a pris de nombreuses mesures de confiance sur le terrain pour promouvoir la prospérité et le bien-être des Palestiniens».
Faut-il lui rappeler que depuis le début de 2022, 129 Palestiniens ont été assassinats par son armée? Est-ce ainsi qu’Israël conçoit «la prospérité et le bien-être des Palestiniens»? En coupant leurs oliviers et en démolissant leurs écoles?
Lapid a appelé les dirigeants mondiaux à exercer leur influence sur l’AP afin qu’ils ne soumettent pas la résolution à un vote final, mais, à défaut, il a déclaré qu’il s’attendait à ce que les amis d’Israël votent contre. Le Cabinet du Premier ministre a envoyé la lettre aux dirigeants du Royaume-Uni, de la France, de la Croatie, de la Roumanie, de la Bulgarie, des Pays-Bas, de la Slovaquie, de la Lettonie, de la Géorgie, du Brésil, de l’Uruguay, du Pérou et du Vietnam, entre autres pays.
Comment le gouvernement israélien peut-il réagir?
Après le vote d’il y a près de trois semaines, Lapid a demandé au gouvernement de préparer une «boîte à outils sécuritaire et diplomatique» pour y répondre.
«La façon de résoudre le conflit ne passe pas par les couloirs de l’ONU ou d’autres organismes internationaux, et la décision des Palestiniens à l’ONU aura des conséquences», a averti le Premier ministre.
Des pays européens se sont abstenus lors du vote, notamment la Bulgarie, la Croatie, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, la Lettonie, le Lichtenstein, la Norvège, les Pays-Bas, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Suède et la Suisse.
Israël, les États-Unis, le Canada et l’Australie figuraient parmi les pays qui se sont opposés à la saisine de la CIJ, ainsi que l’Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, l’Allemagne, le Guatemala, la Hongrie, l’Italie, le Libéria, la Lituanie, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru et les Palaos.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exercé des pressions sur l’Autorité palestinienne afin qu’elle ne soumette pas la résolution à un vote et a fait pression également sur les pays partageant les mêmes idées pour qu’ils s’y opposent. A l’ONU, la représentante des Etats Unis a déploré l’intérêt excessif que porte l’organisation aux faits et gestes d’Israël.
A noter que les résolutions de l’AG de l’ONU ne sont pas contraignantes «mais une décision contre Israël aiderait à codifier dans le droit international l’insistance palestinienne pour que tout le territoire d’avant 1967 se trouve dans les limites définitives de son futur État.» note the Jerusalem Post.
Il est clair qu’Israël craint la CIJ tant ses crimes sont nombreux et documentés.
Mohamed Larbi Bouguerra