La main tunisienne: Le geste créatif en toute beauté
La finalité de l’artisanat est-elle la vente (le souk) ou la préservation d’un patrimoine, parfois revisité dans l’innovation ? Les deux approches sont mises en débat avec comme perspective la mise en partage du patrimoine pour en faire un projet tunisien d’ensemble. Le geste en héritage. La main tunisienne, un beau livre de 262 pages, abondamment illustré, paru aux éditions Skira, pousse au questionnement. Fruit d’une collaboration qui se poursuit depuis des années entre l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat) et de la Fondation Rambourg, il célèbre un art profondément ancré en Tunisie, trouvant de multiples expressions, et racontant tout un vécu à travers des siècles.
La pertinence de l’ouvrage est d’avoir réuni une pléiade d’auteurs de divers horizons et d’aborder des thématiques complémentaires, sans se limiter à une représentation traditionnelle de l’artisanat. C’est ainsi que le lecteur remontera aux origines historiques de l’artisanat, avant de découvrir l’organisation des corporations, de voyager dans les métiers, et de visiter des ateliers. On s’arrêtera chez Fella, la créatrice de mode, Hlioui, le maître de l’argenterie, ou Ouahada, le tapissier. L’ouvrage n’a pas omis Aly Bellagha et Leila Menchari qui méritent mention.
Textes et photos se marient harmonieusement. Le chercheur y puisera une bonne matière et l’amateur d’art et d’artisanat s’y attardera sur la richesse de notre patrimoine artisanal et la beauté du geste créatif.
Le geste en héritage
La main tunisienne
Office national de l’Artisanat tunisien, en collaboration avec la Fondation Rambourg
Skira, 2022, 262 pages