Publications scientifiques de haut niveau: Thomson-Reuters partagera son expérience avec la Tunisie et primera les talents

Comment apprécier l’effort fourni par la communauté de la recherche tunisienne et mesurer les secteurs dans lesquels la force de frappe est la plus compétitive et ceux où la communauté devrait investir plus ou mieux ? Et quels sont les modèles fiables de mesure? Tel est le thème du séminaire qui se tiendra jeudi 9 décembre 2010 à Tunis, à l’initiative de l'Agence Nationale de la Promotion de la Recherche Scientifique (ANPR), le Centre National Universitaire de Documentation Scientifique et Technique avec le concours du Groupe Thomson-Reuters.  
 
Leader mondial en la matière, Thomson-Reuters présentera à cette occasion ses modèles et  produits utilisés pour analyser les performances des organisations ou des pays en matière de publications scientifiques de haut niveau. Il présentera aussi  une analyse des performances de la recherche tunisienne durant ces dix dernières années sur la base desquelles, il récompensera les jeunes talents tunisiens chercheurs les plus productifs sur les cinq dernières années.

L’invitation adressée au Groupe Thomson Reuters à ce séminaire qui se tient sous l'égide du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), illustre la volonté de soutenir la recherche tunisienne et de la doter d’outils performants à même de la consolider et de renforcer son rayonnement international. Le Pr Bahri Rezig, directeur général de l’ANPR, a bien voulu en expliquer la portée, à Leaders.
 
La recherche, profondeur stratégique de l’innovation

Les récentes mesures et incitatives prises par le Président Ben Ali ne laissent aucun doute sur la détermination de l’Etat à faire passer l’économie tunisienne d’une économie classique (capital, travail) à une économie fondée sur le Savoir (Capital, Travail, Intelligence). Le programme présidentiel est déjà en œuvre à travers des instruments opérationnels au service des projets innovants portés par des promoteurs motivés (par exemple le programme national de la promotion de l’innovation technologique). D’autres réalisations, lancées dans la foulée des réformes institutionnelles permanentes, prennent quartier pour donner forme et âme à ce qui est déjà le Système National d’Innovation Tunisien: Technopôles, Pôles de compétitivité, Agence de promotion de la recherche, Centres d’affaires, Pépinières…

Un SNI vigoureux et efficient est, aujourd’hui, le signe distinctif qui ne trompe pas  sur la performance et la viabilité de l’économie qu’il sous-tend et alimente. Bien entendu, la recherche scientifique, un de ses piliers fondamentaux, représente la profondeur stratégique de l’innovation qui lui offre valeur ajoutée et pérennité. C’est pour cela que la vigueur et la vitalité du SNI se mesurent à l’aune de la qualité et de la recherche et du partenariat avec le système de production. Développer ces deux forces revient à mettre l’économie tunisienne à l’abri de la disqualification qui commence déjà à sévir ailleurs. La globalisation ne pardonne guère.

La qualité du partenariat et son intensité sont affaires d’environnement propice et de marchés qu’il conviendrait de dynamiser. Dynamiser aussi l’investissement public et privé dans la recherche scientifique et l’innovation. Les intérêts finiront bien par se croiser.

Quant à la qualité de la recherche scientifique tunisienne, il convient de constater que, vu que cette activité a été jusqu’ici soustraite, pour l’essentiel,  à la logique économique donc au marketing scientifique et à la visibilité ‘’sociale‘’, vu le déficit d’information accessible sur le secteur (manque, fragmentation…) et le manque de tradition dans l’évaluation des activités de recherche dans notre pays (le CNEAR –de création récente- fournit un effort considérable pour y remédier), la qualité de la recherche tunisienne reste indéterminée au sens ‘’inventaire rigoureux’’ du terme. Indéterminée ne veut point dire modeste et encore moins à la traîne. Nous savons, bien sûr, que notre recherche est dominée par le caractère académique et parfois théorique. Qu’elle n’a pas toujours un client et que faute de client, elle peut errer sur des sujets d’intérêt universel ou non prioritaires pour le contribuable qui reste son actionnaire principal. Cependant, détrompons nous, si notre recherche n’a pas ses habitudes au chapitre du partenariat, elle ne perd pas l’essentiel : elle a su bâtir  une longue tradition formatrice connue et reconnue au-delà de nos frontières. Sa valeur intrinsèque reste compétitive mais gagne à être confirmée par des professionnels de la bibliométrie internationale.

D’aucuns savent que ces outils de prospection et de mesure de la science (scientométrie) ou de la production scientifique publiée (Bibliométrie) sont, mieux que des classements lointains et forcément inappropriés, de véritables outils crédibles d’aide à la décision et d’évaluation devenus incontournables. Ils permettent d’orienter les politiques d’incitation et de promotion et surtout guider les ‘’IDE High Tech’’ vers les plateformes scientifiques les plus performantes.

Cela ira de pair avec l’incitation à l’effort et à l’excellence. La participation de Thomson Reuters et la célébration des jeunes talents les plus productifs dans les secteurs les plus avancés de la recherche tunisienne, constitue un nouveau témoignage  crédible  rendu à notre pays et exprime notre confiance dans  l’avenir.

On en saura plus, jeudi 9 décembre.