Mohamed Derbel: La résignation à l’évidence, une lueur d’espoir pour 2023
Entre le cataclysme politique et les inquiétudes de sortie du provisoire, entre la lenteur de l’action socioéconomique et l’urgence d’agir, entre la pénurie du vital et la responsabilisation de l’inconnu, entre la redondance des discours et la recherche épuisante des fantômes, entre l’attente interminable de sortie de crise et la crainte des scenarii dramatiques…il est difficile de voir la lumière et avancer dans la sérénité. Il ne faut cependant jamais désespérer.
Quand ton moral est au plus bas, quand le phare de l’espoir n’y est pas, quand le jour te paraît sombre et quand la peur t’envahit, où faut-il puiser la force et l’énergie pour entamer une nouvelle année? Une question que mon entourage me pose très souvent depuis un certain temps et à laquelle j’ai toujours répondu avec conviction jusqu’à quelques mois en arrière que «nos problèmes sont connus et on pourra rapidement les résoudre, il nous faut juste une bonne volonté pour le faire».
Aujourd’hui, en début de cette année, je constate que le temps a déjà bien avancé, que les problèmes se sont intensifiés, se sont complexifiés et que la volonté de leur résolution ne suit malheureusement pas le rythme et pour cause, «l’unilatéralité décisionnelle» et «l’apparence trompeuse de concertations».
Entre subir et agir, la réponse est évidente, mais pour agir il faut qu’il y ait une vision commune claire, des projets fédérateurs où tous les Tunisiens se sentent concernés à travers un portage populaire majoritaire.
«Agir en solitaire» ne peut pas continuer à être la stratégie pour le futur.
On pourra sortir de cette crise qui nous accable, on pourra redessiner le paysage politique, on pourra mobiliser des ressources pour faire face à nos dépenses, on pourra offrir à nos jeunes et moins jeunes un environnement sain pour évoluer et vivre dignement, et c’est à travers notre passé qu’on pourra le faire.
Tirons les bonnes conclusions de ce que nous avons vécu ces dernières années avant et après le 25 juillet pour commencer le nouvel an en paix avec nous-mêmes et avec les autres et pour faire de 2023 l’année de la réconciliation, du dialogue et des solutions pérennes.
Il suffit de l’annoncer avec conviction au plus haut sommet du pouvoir pour redonner espoir à tous les Tunisiens et Tunisiennes.
Résignons-nous à l’évidence et gardons espoir.
Bonne année 2023. Que cette année soit pleine d’intelligence et d’amour pour la Tunisie.
Mohamed Derbel