Foot: Chroniqueurs ou pompiers pyromanes ?
S'il est un mot que nos chroniqueurs sportifs affectionnent tout particulièrement, c'est bien celui de crise. Il suffit qu'une équipe trébuche ou montre des signes d'essoufflement, elle est aussitôt descendue en flammes.Crise. Le mot est lâché. Il revient dans toutes les bouches. La défaite prend, du coup, l'allure d'un drame dont les protagonistes sont les pauvres joueurs, accusés de dilettantisme, les entraîneurs, jugés incompétents, les spectateurs taxés de chauvinisme et même... les terrains dont l'état est déplorable.
Notre football est en crise. Mais on se garde bien de proposer la solution pour la bonne raison qu'on en a pas. Sauf que le dernier classement de la CAF infirme ce raisonnement. Au vu des résultats des cinq dernières années, les équipes tunisiennes caracolent en tête, loin devant les Egyptiens, les Nigérians et les Soudanais et les Congolais. Comment vont-ils intégrer cette donnée dans leur raisonnement dans les prochaines émissions? Vont-ils l'occulter ou faire leur mea culpa ? Une chose est sûre. Ils devraient cesser de jouer au pompier pyromane. Car, c'est cette dramatisation qui échauffe les esprits et alimente cette même violence que nos chroniqueurs prétendent combattre.