«Une personnalité, un contexte méditerranéen, une époque» de Mr. Touhami Garnaoui : quand le passé surgit pour rencontrer le présent et inspirer le futur!
Par Adel Ben Youssef - Après une première version en langue italienne, éditée à Rome au début de l'année 2022, une version française des mémoires de Mr.Touhami Garnaoui, a vu le jour au quatrième trimestre de la même année chez Service print de Sousse (154 pages P.F).
Ce récit de vie retrace le parcours d’un jeune bachelier tunisien qui avait quitté la Tunisie en septembre 1957 pour faire ses études supérieures en France. L’université tunisienne naitra une année plus tard. Mais, le destin a voulu autrement, puisque après onze ans d’études et de travail à Paris et en province, où il a fait la connaissance d’une italienne, qui sera sa compagne en 1967 et s’installèrent définitivement ensemble à Rome à partir de 1969.
Il est conjointement préfacé par son ami, Ali Chaieb, ainsi que l’artiste, le documentaliste italien, Angelo Loy, l’époux de sa fille, Amyel Garnaouiet le metteur en scène du film «L’Infidèle», uneœuvre artistique retenue d’intérêtculturel par la Direction du Cinéma au Ministère italien des BiensCulturels.
Ce film raconte deux évènements qui ont marqué la vie de Mr. Garnaoui. Le premier événement est son élection comme premier maire maghrébin de la commune de Tarano (de 2004 à 2009), une petite ville rurale de la Sabine où il avait été choisi en 2002 «Seigneur du pays à l’occasion de la fête de Saint Antoine». Le deuxième événement est l’histoire d’un voyage de Mr. Garnaoui en Tunisie à la veille des premières «élections libres» en Tunisie en octobre 2011 et sa tentative de participer à la vie démocratique de son pays d’origine.
A côté d’une introduction, une conclusion, le récit de vie est articulé autour de 18 chapitres, repartis dans l’ordre suivant:
• La naissance.
• Les préparatifs de la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire tunisien.
• L’offensive victorieuse alliée, la déroute allemande, la débandade italienne.
• Les négociations, la lutte armée tunisienne, l’autonomie interne.
• L’école coranique, la victoire alliée, la création d’Israël, la réaction du peuple palestinien et arabe.
• Le lycée de Sousse: du concours d’entrée en sixième au baccalauréat.
• Le passage rapide au lycée Louis Le Grand.
• Les premières années à la Sorbonne. La cité universitaire d’Antony.
• La licence en mathématiques pures et la soutenance d’un doctorat de 3ème cycle en mécanique des fluides.
• L’errance: Strasbourg, Poitiers, Paris.
• La conversion aux sciences économiques et statistiques: l’ENSAE.
• Nouveau citoyen italien.L’approche à la culture italienne. l’IRI.
• Baby retraite: les chambres mixtes italo- tunisienne et italo- arabe.
• L’Italimpianti, RjimMaatoug.
• L’étude du plan de développement économique et social rural de Settat.
• Retour à Rome,les dernières années au quartier Prati.
• La Mairie de Tarano.
• L’hivernage en Tunisie.
L’ouvrage est enrichi par une bibliographie sélective et une dizaine de documents historiques de première main: affiches, cartes et photos... etc.
Parmi ces documents, citons quatre photos: le moment de rédaction du premier numéro du journal clandestin «Perspectives», porte parole du groupe d’opposition initialement progressiste, «GEAST» dans sa chambre à la cité universitaire d’Antony en décembre 1963, la photo de réception en honneur de la soutenance de thèse de doctorat d’Etat en physique nucléaire du jeune tunisien, Béchir Turki en 1959 à la Sorbonne, une photo au moment de la réception à La Goulette du premier lot de matériel italien pour Rjim Maatoug avec le chef de gouvernement italien de l’époque, le socialiste Bettino Craxi (de 1983 à 1986), et enfin une photo en couleurs lors de sa rencontre en tant que Maire de la ville de Tarano avec le président de la république italienne, Azeglio Ciampi à Rieti au mois de novembre 2005.
Sa naissance, son éducation, ses études primaires et secondaires à Sousse
Né à Sousse, le 14 novembre 1938, quatrième de cinq frères, dans le quartier Bab El Quibli, non loin de l’ex-Caïdat, de Dar El Magroun, au nord du quartier «Capaci piccolo», à quelques centaines de mètres du port, habité en grande partie depuis le milieu du XIXe siècle par des pêcheurs italiens. Dans ce même quartier et en tant que jeune petit enfant, il a été fortement marqué par la Seconde Guerre mondiale, les démonstrations militaires de deux forces opposées et les bombardements aériens des alliés de la flotte des forces de l’axe, accostée au port de Sousse depuis le début du mois de décembre 1942.
Ces bombardements, quotidiens, ont obligé les habitants de Sousse à se refugier dans les villages voisins du Sahel durant six mois. Cette année est baptisée «Am Elhajja» (l’année de l’exil). Pour ce qui de sa famille, elle a trouvé refuge chez les knani à Akouda.
Après des études primaires à l’école coranique Trikiya, il entama ses études secondaires au collège de Sousse (Section tunisienne) où il réussit brillamment le diplôme Sadiki (l’année de la première partie du bac) en juin 1956 et la deuxième partie en juin 1957, section Mathématiques élémentaires. Parmi ses camarades de classe, il y avait Zine El Abdine Ben Ali, Nouri Zorgati, Slaheddine Belaid, ou de la classe de l’année d’après, Habib Ammar, Ahmed Smaoui... etc, qui deviennent trente ans plus tard, respectivement le 2ème président et des super ministres de la deuxième République de la Tunisie indépendante!
Ses études supérieures à Paris
Le 27 septembre 1957, Mr. Garnoui s’embarque pour Marseille en 4ème classe avec deux de ses camarades de classe au lycée de Sousse, Slaheddine Belaid et Salem Lahouar sur un bateau de la Compagnie Générale Transatlantique (Transat). Après un long trajet nocturne par train de la gare Marseille-St-Charles, ils débarquèrent le matintôt à la gare de Lyon à Paris et se dirigèrent ensemble vers le prestigieux Lycée Louis Le Grand.
Vu le régime d’étude stricte, voire dur au sein de cette prestigieuse institution, il attendirent avec impatience le jeudi (jour de sortie), pour aller au Jardin du Luxembourg, avec leurs cahiers de dessin sous les bras et leurs crayons, avec l’intention de croquer le profil de quelque statue, comme celle de Henri Lemaire, le lanceur de disque, ou flâner sur le boulevard Saint-Michel: L’historique 115, le Panthéon, les cafés avec leur Juke box, et leurs flippers, les restaurants, tout le long du boulevard, la Fontaine Saint Michel, les salles de cinéma (Jean Gabin, Gérard Philippe,…) pour aller flirter dans l’obscurité, les grands noms de la littérature et de la scène de l’époque : Jean Paul Sartre, Albert Camus, André Malraux, Jean Amrouche, Aimé Césaire, Françaois Mauriac, Jean Genet, Jean Luc Jouvet, Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, Georges Wilson.
Un saut le week-end au Châtelet, pour écouter un concert de musique classique, interprété par les meilleurs directeurs et les meilleurs solistes de l’époque (concerts avec des violonistes célèbres comme Yehudi Menuhin, opérettes comme le Chanteur de Mexico avecLuis Mariano), ou à l’Opéra (pour assister à des spectacles comme le ballet le Lac des cygnes de Tchaikovski avec Rudolf Nureev), ou aux Champs Elysées, pour voir un film de la Nouvelle Vague(Un homme et une femme de Claude Lelouch, West Side Story), ou à l’avenue Wagram, pleine de clubs de danse où il allait chercher des midinettes venues chercher aventure durant leur jour de repos.
Chaque jour faisant la navette par le métro de la ligne de Sceaux quartier latin - Cité Universitaire. A «La Maison de la Tunisie», bourguibistes et non bourguibistes ne se faisaient pas bonne compagnie entre eux et où se tenaient des débats houleux sur les choix économiques et sociaux du super ministre, Ahmed Ben Salah toutes les soirées dans le grand salon ou dans les chambres de la cité !
Du Lycée Louis Le Grand, il traversa la rue Saint Jacques pour aller s’inscrire à la faculté des Sciences, Département Mathématiques, où il réussit à l’examen de mathématiquesgénérales, année propédeutique à la licence en mathématiques avec le professeur Zamansky.
De Professeur d’enseignement secondaire à l’assistant d’université
Tout en étant professeur auxiliaire d’enseignement secondaire au lycée de Sceaux à Paris, Mr. Garnoui soutient en 1964 une thèse de doctorat de 3ème cycle en aérodynamique linéaire supersonique en mécanique des fluides, sous la direction de l’ingénieur Maurice Fenain etdont le rapporteur était le très illustre professeur Paul Germain, directeur scientifique de l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales sous tutelle du ministère de la défense français (l’ONERA).
Ayant obtenu un posted’assistant à la faculté de mathématiques au mois d’octobre1964, il quitta Paris pour s’installer à Strasbourg. Il quitta aussi les études en Mécanique des Fluides pour se lancer dans l’analyse numérique.
En 1967, il s’inscrit à l’Ecole Nationale des Statistiques et d’Administration économique en compagnie de Nouri Zorgati, qui deviendra ministre des finances : Sadok Bahroun était de la promotion de l’année précédente), et sera PDG de la Banque de développement économique tunisienne (BDET).
Côté financier, dans la page 38 de ses mémoires, l’auteur ne cacha pas de nous avouer ceci: «Pour pouvoir payer mes études, n’ayant plus eu de bourse d’études qu’au début des années 1960, par punition des autorités tunisiennes d’avoir refusé de continuer ma préparation à Polytechnique au lycée Louis Le Grand, j’ai dû faire de menus travaux comme plongeur dans un Grand Hôtel, standardiste téléphoniste dans un bureau d’ingénieur, et même emballeur auprès du grand magasin la Samaritaine».
Dans les quartiers parisiens, il avait également vécu plusieurs événements nationaux, arabe et français: les incidents de Sakiet Sidi Youssef (05 février 1958), la bataille de Bizerte (19- 22 juillet 1961), la dernière phase de la Guerre d’Algérie (1960-1962), le discours de Bourguiba à Jéricho (le 03 mars 1965), la Guerre arabo- sioniste de 06 jours, la révolte des étudiants au mois de mai 1968, la Guerre du Vietnam...etc. Il ne pouvait pas en rester à l’écart, il prit part aux manifestations en faveur des causes justes de son pays, de l’Algérie, de Palestine occupée et des libertés d’opinion, d’expression et d’organisation... etc.
Au mois de juillet 1967, il alla à Rome pour connaitre la famille de sa future femme, Velia Castaldi. Le mariage avait été fixé pour le mois de septembre. La famille est d’origine méridionale : le père napolitain, la mère originaire de Cava dei Tirreni (dans laprovince de Salerne), «a piccolascvizzera», (La petite Suisse), comme elle l’appelait!
Mariage avec Velia Castaldi à la mairie de Rome
Son installation définitive en Italie depuis 1969
Après deux ans d’installation à Paris en tantqu’assistant en mathématiques et statistiques à l’Université de Paris Dauphine et l’obtention de sondiplôme de l’ENSAE avec mention et sa licence en économie, il décidaavecsa femme en 1969 de s’installer définitivementà Rome. D’abord chez elle, étant alors enceinte de sa fille puis dans un petit appartement en plein centre de la capitale.
Un expert économique international
En Italie, on lui trouva du travail à l’IRVAM (l’Institut pour les Recherches et les Informations de Marché et la Valorisation de la Production Agricole), pas loin de la gare, la «StazioneTermini».
Après un bref colloque, à la mi-juin 1970, on l’engagea à la Società Italo-Congolese Attivit à Industriali, SICAI (société mixte Entreprise Astaldi-Groupe IRI).
De 1971 à 1974, il réalise un plan de développement économique et social dans la région du Nord-Est du Zaïre, riche en fer, en minéraux divers, en terres rares, en hydrocarbures, comprenant Kisangani, l’Uele, le Haut Congo, l’Ituri, le Kivu et le Maniema, assisté d’experts sectoriels italiens recrutés et leurs homologues congolais. En tout, il dirigea une équipe de 28 secteurs économiques et établira le document de synthèse du plan.
De 1975 à 1978, avec l’expérience acquise, on l’a chargé de préparer un plan plus complexe pour l’ensemble de l’hinterland de Kinshasa comprenant le Bas Zaire, le Bandundu, les deux Kasai, l’Equateur et la capitale.
A la même époque, il participa à l’Etude du projet de nouvelles infrastructures routières à Abidjan (Côte d’Ivoire), et à un séminaire sur l’urbanisme à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme (EPAU), œuvre du grand architecte brésilien Oscar Niemeyer, Alger.... etc.
En 1980, le bureau d’études SICAI, fusionne avec le bureau d’études Italimpianti, du célèbre groupe gouvernemental, IRI.
L’architecte de quatre grands projets de développement économique en Tunisie et au Maroc
En tant que haut responsable au sein de l’IRI, puis en tant que chef de mission pour le compte du ministère italien des affaires étrangères, il réussit à mettre e place quatre grands projets économiques, trois en Tunisie et un au Maroc.
Le projet «Rjim Maatoug»
En vue de stabiliser la population des régions du sahara tunisien, notamment sur la frontière tuniso- libyenne suite à la tentative du coup d’état préparé par le colonel Mammar Kaddafi à Gafsa, le 27 janvier 1980, les experts de l’armée tunisienne ont découvert de quantités énormes d’eaux douces dans la région de Nefzaoua. Par conséquent, le gouvernement de l’époque présidé par Mohamed Mzali avait sollicitéalors le financement d’un projet de développement agricole qui consiste à irriguer des centaines d’hectares de palmiers-dattiers, sous l’égide de l’armée tunisienne. Mr. Garnoui a réussi à décrocher un crédit de l’équivalent de 20 millions d’euros aujourd’hui. L’inauguration officielle des études du projet eut lieu en 1984.
Le projet de CTMCCV à Tunis
Dans la même période, l’auteur a pu obtenir aussi le financement pour l’équivalent d’une somme de près de 3 millions d’euros aujourd’hui, de la première tranche de la réalisation d’un Centre Technique des Matériaux de Construction, Céramique et Verre (le CTMCCV), doté de laboratoire d’analyse afin d’éviter le transport couteux des roches, et leur analyse en Europe.
Le projet de la «femme rurale»
En 1990, Mr. Touhami Garnaoui avait proposé aux autorités tunisiennes le projet d’un Centre de développement de la femme et de l’enfant, en particulier dans le milieu rural. Ce projet consistait à créer des centres de formation pour la femme et l’enfance dans le milieu rural, et ce en assurant l’éducation, la formation professionnelle, le transport des femmes ouvrières dans des bonnes conditions, la publication d’un magazine sous forme d’un bulletin intérieur d’information... etc.
Malheureusementet pour maintes raisons, ce projet n’a pas pu aboutiren raison de la démission de la société civile, la diversité des acteurs sociaux dans le milieu rural : les cellules du parti au pouvoir (le RCD), l’Union Nationale de la Femme Tunisienne, l’absence des syndicats et des organes du patronat (l’UTICA)... etc.
Chef de missionà la ville de Settat au Maroc
En 1993, Mr. Garnoui a été nommé chef de mission de l’étude d’un projet de plan de développement économique et social en milieu rural à la province de Settat (Maroc), financé par la Coopération technique italienne.
La mission qui devait durer un an, dura trois ans. Il réussit à mettre en place les fiches de projets en démographie, sociologie, géologie, hydrogéologie, agronomie, zootechnie, marché agricole, économie rurale, industrie et artisanat, transports, secteur bancaire, administration locale, modèle économique, financement et planification... etc. Ledit projet était une réussite totale sur tous les plans.
Bureau de la mission à Settat – pause repas (L’équipe, la secrétaire en bleu, lechauffeur et sa femme au premier plan).
Maire de Tarano
En 2004, il réussit à se faire élire Maire de la célèbre ville historique en Sabine, Tarano (à 65 km de Rome). Sa victoire face à trois candidats italiens avait suscité la déception, aussi bien des communistes que des démocrates-chrétiens et desfascistes, qui disaient que «le peuple de Tarano fameux dans l’histoire comme tueur des juifs, ait choisi aujourd’hui un sultan arabe!».
Durant la législature (2004 – 2009), Mr. Garnoui a réussi avec son équipe à réaliser des projets dans tous les secteurs. A titre d’exemple, avec l’aide de la paroisse, une semaine culturelle, il arrive à créer un centre d’archive musicale à l’intérieur de la mairie, dédié à Alessandro Capece (né à Tarano en 1575 et mort à Rome en 1614), un grand maestro de musique polyphonique romaine, dont l’existence, était très peu connue jusqu’alors.
Rencontre avec le président de la république Azeglio Ciampi à Rieti (novembre 2005)
Quand les hauts responsables d’après 2011 tournent le dos aux Tunisiens qui veulent aider leur pays
A l’occasion des élections de l’ANC en octobre 2011, l’auteur est venu spécialement de Rome pour faire un grand tour en Tunisie et voir les besoins des régions de l’intérieur. A la suite de cette visite, il put présenter au gouvernement (au directeur alors de la communication du chef de gouvernement, Béji Caid Essabsi, et aux membres du gouvernement), un avant-projet de redressement des zones marginalisées du Centre et du Nord- Ouest, mais jusqu’à nos jours il n’a reçu aucune suite !
Malgré cette déception, il ne cessa de venir d’une façon régulière tous les ans pour passer l’hiver à Sousse, sa ville natale.
En somme, l’ouvrage que nous propose Mr. Touhami Garnoui, n’est pas un simple récit de vie personnelle qui retrace le parcours de son auteur, au contraire sa lecture est indispensable pour tout lecteur qui voudrait comprendre l’histoire de la ville de Sousse, le Sahel et la société sahélienne en général durant l’époque coloniale et post- coloniale et que le futur de la Tunisie est dans la constance, la résilience, la réussite et l’excellence, et que le Tunisien ne se satisfait d’aucun substitut en dehors de son pays.
Il est écrit sous forme d’un roman attachant et passionnant, de la première jusqu’au la dernière page.
Enfin, pour sortir du fond du gouffre dans lequel est plongée la Tunisie depuis le 14 janvier 2011, Mr. Touhami propose, une vision de long terme, le retour à la planification à moyen et à long terme, l’encouragement et l’incitation des tunisiens au travail d’équipe, la seule valeur capable de faire des réalisations qui assureront les conditions d’une vie digne pour les générations futures !
Adel Ben Youssef