Mounira Chapoutot-Remadi, l’historienne et la militante qui nous quitte
Sa voix résonnait encore au bout du fil jusqu’à très récemment, sans jamais trahir sa souffrance. Mounira Chapoutot-Remadi, historienne, spécialiste du moyen-âge du monde arabe et musulman, vient de nous quitter. Professeure émérite, après avoir dirigé longtemps le département d’Histoire, à la faculté des Lettres de Tunis, cette normalienne, membre de l’Académie Beit Al-Hikma, avait toujours été très active. Sur le plan universitaire et académique, d’abord, dispensant son enseignement, multipliant les recherches et les publications, encadrant des thèses, organisant des séminaires et des colloques. Mais, aussi dans toutes les luttes pour la démocratie, les droits de la femme, les libertés…
Président du département des sciences humaines et des sciences sociales à Beit Al-Hikma, Mounira Chapoutot Remadi s’était distinguée par une intense activité, marquée par la présentation de grands auteurs, le montage de colloques de haut niveau et l’enrichissement des échanges sur des questions clefs.
De prestigieuses distinctions ont été accordées au Pr Chpoutot-Remadi. C’est qu’elle a reçu, avec Abdelawahab Meddeb notamment, en 2016, le Prix Ibn Khaldûn pour la promotion des études et des recherches en sciences humaines. En 2020, l’Union générale des Archéologues arabes lui a décerné son Trophée pour l’Année 2020. «Cette haute distinction, mentionnera le Pr Mohamed Mohamed Kahlaoui, président de l’Union dans la citation adressée à l’heureuse lauréate, vient consacrer votre position scientifique et universitaire élevée et rendre hommage à vos brillants efforts au service de l’archéologie et de la civilisation dans les pays arabes.»
Une grande figure s’éteint. Son œuvre demeurera. Elle nous manquera.
Taoufik Habaieb