Tunisie: Les difficultés du secteur des agrumes
Le secteur des agrumes fait face à de nombreux problèmes aussi bien au niveau de la production que de la commercialisation. Nous en citons ici les plus importantes:
Réchauffement climatique
Le changement climatique, avec le manque de pluie, la sécheresse, chaleur et sirocco, représente certes la difficulté principale. Avec plus de cinq ans de sécheresse, le tarissement des nappes et des puits complètement à sec, les agrumes souffrent, ce qui impacte gravement la production et la qualité des fruits. La remontée de la salinité de l’eau est également une contrainte majeure. Les agrumes ont besoin de beaucoup d’eau (1200 mm répartis sur toute l’année) et de bonne qualité. La chaleur et le sirocco affectent sévèrement les agrumes, surtout lors des périodes de floraison et de nouaison, avec une chute abondante des jeunes fruits.
Multiplication des maladies et parasites
Le manque d’eau affaiblit également l’arbre alors qu’insectes, champignons, bactéries, virus et autres parasites sont favorisés par la chaleur qui accompagne le réchauffement climatique. Les maladies se multiplient et se diversifient.
La mouche des fruits ou cératite, la Tristeza (maladie virale), la mineuse des agrumes, la fausse teigne sont parmi les pathologies graves qui affectent les agrumes. La maladie des taches noires ou le «citrus black spot» a été détectée récemment. Il s’agit d’une maladie fongique qui entraîne un affaiblissement de l’arbre, une diminution de la production et déprécie les fruits suite à l’apparition de taches de rousseur.
La chaleur est favorable au développement et à la multiplication des parasites et des pathologies. Devant cette explosion des maladies, l’agriculteur, pour sauver sa récolte, est amené à traiter et multiplier les interventions et les produits sont utilisés parfois d’une façon excessive. Ces interventions grèvent lourdement le coût de production et peuvent laisser des résidus importants et nocifs pour la santé des consommateurs.
L’année dernière, en France, un lot de Maltaises a été rappelé, avec retrait de la vente dans les circuits de la grande distribution, en raison d’un taux élevé de résidus de contaminants chimiques potentiellement nocifs pour la santé. Ce qui ne peut que nuire à la réputation de notre Maltaise.
• Vieillissement des orangers et nécessité de les remplacer (plus de 50 % des arbres ont plus de 40 ans)
• Insuffisance et déficience de la vulgarisation et de l’encadrement des agriculteurs, surtout en matière de reconnaissance des pathologies et les moyens de les traiter ainsi que les techniques d’économie d’eau. Le manque de technicité en matière de taille, de fertilisation est également à relever.
• Pénurie de main-d’œuvre spécialisée
• Faible productivité, avec une moyenne de 400 000 tonnes pour 28 000 ha, soit 14 tonnes/ha alors qu’il facile d’avoir 30 t/ha, des rendements de 40 à 50 t/ha sont possibles.
• Taille réduite et morcellement des exploitations, âge avancé des agriculteurs
• Augmentation des prix des intrants et de la main-d’œuvre entraînant une hausse importante des coûts de production
• Problèmes de commercialisation, avec domination des intermédiaires et des difficultés, surtout en cas de bonne production. L’agriculteur est toujours le maillon faible de la filière.
• Manque de diversification à l’export avec domination de la Maltaise, essentiellement orientée vers le marché français.
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