Tunisie- Afrique du sud (0-0) : La Tunisie quitte la CAN à l’instar d’autres ténors
La qualification de la Tunisie devenue uniquement dépendante de sa seule victoire, elle avait donc un destin entre ses mains. Mais l’adversaire étant lui aussi menacé par la pression de la Namibie se devait s’interdire la défaite.
L’historique des confrontations entre les deux équipes est favorable aux Sud-Africains: la finale de 1996 (2-0) et le match de classement en 2000 (2-2, tab 4-3) leur ont souri. Cette troisième confrontation pour le compte de la CAN a un enjeu différent, s’agissant de qualification. La première mi-temps des Bafana Bafana devant la Namibie est déjà pour Jalel Kadri un indicateur pour situer le potentiel et l’ambition de son adversaire. A ossature de club- 6 joueurs de Sundowns, a le soutien du public local, quoique peu nombreux, désireux de voir la Côte d’Ivoire repêchée par les souhaitables défaites de la Tunisie et de la Namibie.
Autant de considérations qui placent le match dans un contexte lourd d’enjeu et d’extra nationaux.
Le seul changement opéré dans la formation avec la titularisation de Jaziri à la place de l’inamovible Msakni est motivé par le désir d’offrir plus de profondeur à l’attaque. C’est ainsi que la recherche de la victoire trouve d’emblée un argument solide sur le terrain. Les premières attaques tunisiennes donnent du crédit à cette option, mais le match sera très long, à gérer avec dosage et prudence. Le round d’observation dure longtemps et il faut attendre la 22ème minute pour enregistrer la première alerte, elle est à l’actif de la Tunisie suite à un raid collectif mal conclu. Achouri rate cinq minutes plus tard une occasion précieuse sur centrage de Kechrida. Une réaction sud-africaine met à rude épreuve la défense qui se montre vigilante (28’). Le match connaît ensuite un certain répit jusqu’à ce coup franc repris par Mokoena à côté (39’).
La seconde mi-temps devient donc l’épreuve de vérité. Ben Slimane annonce la couleur d’emblée d’une tête croisée (47’). Le manque de percussion très visible fragilise l’équipe et l’expose au doute. C’est alors l’attentisme qui prévaut avec l’espoir de trouver la brèche. Le même constat s’applique à l’adversaire tenu en respect mais capable de profiter de la moindre opportunité. L’attaque tunisienne piétine longtemps et n’arrive pas à déséquilibrer la défense adverse, et Jaziri, esseulé, démarre souvent sans être bien servi pour créer le danger. La rentrée de Msakni à l’heure de jeu devient une carte tactique importante.
Le pressing adverse alors inquiétant et rend la mission des Tunisiens plus rude. La hantise de l’élimination, de son côté, devient quelque peu inhibitrice car la prise de risque doit être réfléchie et dosée. Les rentrées de Ltaief, Jouini et Sliti (70’) n’apportent point d’effet. C’est au contraire l’Afrique du sud qui aligne les attaques qui ont failli faire mouche, notamment celle de Mokoena anéantie par Ben Said, héroïque (78’). Le match devient poignant pour les deux équipes d’autant que les nouvelles du match Mali-Namibie sont peu rassurantes pour les deux équipes. Un sursaut tunisien faillit ensuite aboutir sans l’hésitation de Ltaief (82’). Le métier des Sud-africains met les joueurs de Kadri dans une situation délicate mais la percée de Kechrida méritait un meilleur sort, le heading in-extremis de Jouini passe au-dessus (88’). C’est alors que les joueurs mettent toutes leurs forces dans la bataille avec le fol espoir de créer la sensation. Le temps additionnel est vécu la peur au ventre. Le corner de la dernière chance est à nouveau mal conclu (94’). Le nul blanc sanctionne les débats et élimine la Tunisie. Un dessein cruel, mais les joueurs ont tout donné face à un adversaire aguerri.
Le second tour se déroulera donc sans la Tunisie qui a enchainé cinq qualifications successives dans la compétition.
Le principal enseignement de cette CAN est également que la hiérarchie n’a plus de confirmation sur le terrain. Les exploits de la Guinée Equatoriale, du Cap Vert et de la Mauritanie sont autant de révoltes contre l’ordre établi.
L’élimination des ténors comme le Ghana et l’Algérie, la Côte d’Ivoire étant encore en ballotage, ou la qualification à l’arraché de l’Egypte et du Cameroun constituent en revanche le signe de la faillite d’une génération.
Formation: Ben Said, Kechrida, Abdi, Talbi, Meriah, Skhiri (Ben Romdhane 84’), Ben Slimane (Msakni 59’), Laidouni, Rafia (Sliti 70’), Jaziri ( Jouini 70’), Achouri (Ltaief, 70’).
Mohamed Kilani
Tunisie- Mali (1-1) : La Tunisie dans l’expectative (Album photos)