Bourguiba et la Palestine: Genèse d’un voyage historique au Moyen-Orient
Par le Colonel Boubaker Benkraiem - Alors que la question palestinienne semblait être, malheureusement, classée, depuis quelques décennies, avec les oubliettes, l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, l’a revigorée à tel point qu’elle est, maintenant, considérée comme faisant partie des problèmes de l’heure, intéresse et même préoccupe le monde entier. Mais il est bon de rappeler que ce problème a passionné et enthousiasmé notre pays et surtout son premier président, Habib Bourguiba. Celui-ci, lors de son périple au Moyen –Orient, en février-mars 1965, où il a visité plusieurs pays, en a fait son cheval de bataille que ce soit auprès des responsables politiques de la région que des réfugiés palestiniens eux-mêmes.
En effet, l’approche bourguibienne de la question palestinienne est tout simplement la projection sur la Palestine de l’approche conçue pour la Tunisie et qui a conduit ce pays à l’indépendance. Cette approche, qu’on traduit sommairement par la politique des étapes, part du principe selon lequel le tout-à-la-fois n’aboutit à rien du tout. Elle préconise donc la libération par étapes, c’est-à-dire que, face à un adversaire autrement plus puissant, il faut savoir manœuvrer et fractionner ses revendications, pour les réaliser progressivement, mais à condition que chaque étape laisse la porte ouverte pour l’étape suivante. «Pour moi, disait Habib Bourguiba, une étape n’a de valeur que si elle permet à coup sûr la suivante, exactement comme la marche d’un escalier qui vous porte à la marche au-dessus. Je n’aurais pas accepté l’autonomie interne comme étape si je n’avais été sûr qu’elle est décisive et ouvre la voie vers l’indépendance.
Cette approche ne relève pas d’une théorie toute faite ou de principes figés. Habib Bourguiba est imperméable, voire hostile, à toutes les théories et préfère penser par lui-même que de se référer à une quelconque doctrine. Il est en matière politique plutôt opportuniste, c’est-à-dire qu’il ne s’attache à aucun système précis et règle sa ligne de conduite selon les besoins de la cause et les circonstances du moment. Ce qui implique énormément de réalisme, de pragmatisme et de calcul et, partant, une approche fondée non pas sur la passion, mais plutôt sur la raison. D’ailleurs, Habib Bourguiba est, depuis sa jeunesse, fasciné par le père du positivisme, Auguste Comte, dont il apprécie le rationalisme rigoureux.
Aussi, pour lui, la politique n’est pas affaire de sentiment. Elle ne consiste donc pas à rêver à la libération, à injurier ou insulter l’ennemi pour se donner bonne conscience ni à se lamenter vainement sur le sort de la patrie, mais plutôt à engager le combat pour réaliser ce rêve. La politique étant l’art du possible, toute action politique implique préalablement une analyse rationnelle du rapport des forces, une appréciation la plus minutieuse de ses moyens, une parfaite connaissance de l’adversaire avec ses forces, ses faiblesses et ses contradictions. Il faut aussi, autant que faire se peut, se placer sur le plan de la légalité, avoir le sens du compromis et présenter des revendications apparemment modérées pour rassurer l’aile libérale de l’adversaire et gagner à sa cause l’opinion publique internationale. Et, tout en évitant d’affronter directement l’adversaire lorsque les conditions de succès ne sont pas réunies, Habib Bourguiba est dans l’ensemble hostile à la violence, qui ne peut constituer, selon lui, qu’une force d’appoint lorsque la lutte politique aboutit à une impasse. En outre, la lutte politique peut prendre des chemins tortueux et exiger des détours pour éviter un obstacle qu’on ne peut pas, avec des moyens réduits, aborder de front. Mais «une fois l’obstacle contourné, la marche reprend sur la grande route qui mène à la victoire».
Dans ce cas d’espèce, il faut faire confiance aux leaders et ne pas les accuser de défaitisme et de compromission chaque fois qu’ils proposent des solutions partielles qui «représentent des étapes nécessaires sur la voie de l’objectif». De son côté, le dirigeant politique doit s’efforcer de convaincre son peuple du bien-fondé de sa méthode et, pour cela, assurer patiemment son éducation politique. Pour Habib Bourguiba, ce qui compte, en dernière analyse, pour un leader politique, ce n’est pas d’amadouer son peuple et de satisfaire ses passions, en se livrant aux surenchères verbales, mais plutôt de le sortir de la situation de dépendance et de réaliser ses aspirations.
C’est donc cette approche, éprouvée dans la lutte pour la libération de la Tunisie, que Habib Bourguiba propose en 1965 d’appliquer à la question palestinienne. Il l’expose clairement dans le discours qu’il prononce à Jéricho, le 3 mars 1965, dans un camp de réfugiés palestiniens, et qui peut être considéré comme une défense et illustration d’une méthode qui a fait ses preuves en Tunisie et peut donc être érigée en tactique universelle pour les mouvements de libération nationale. Dans ce discours, Habib Bourguiba entreprend d’inculquer aux réfugiés palestiniens la politique des étapes. Il souligne d’abord que cette politique implique préalablement la responsabilisation du peuple palestinien, qui doit prendre en charge sa cause nationale et donc la «désarabisation» de la question palestinienne. Et pour parvenir à secouer la domination sioniste et récupérer «la patrie perdue», le peuple palestinien doit faire table rase des méthodes surannées fondées sur la haine et les passions et qui, depuis des décennies, ne donnent aucun résultat et font même empirer la situation. La lutte doit être, au contraire, organisée selon des méthodes rationnelles et scientifiques, et nécessite donc un commandement lucide sachant mener le combat et pour cela apprécier objectivement le rapport des forces «afin d’éviter l’aventure et les risques inutiles».
Au demeurant, et d’après le président Bourguiba, la lutte du peuple palestinien, malgré son bien-fondé, n’est pas, compte tenu du rapport des forces dans la région et de la conjoncture internationale, une entreprise aisée et ne peut donc atteindre ses objectifs que par étapes successives. Elle nécessite donc, plus que jamais, énormément de louvoiements, de détours, de concessions et un sens du compromis de la part des dirigeants palestiniens, auxquels il faut faire confiance et leur laisser la liberté de «s’assurer le meilleur itinéraire conduisant au but». Car, dans les conditions du moment, la politique du «tout ou rien» ne peut qu’empirer une situation déjà fort précaire. Ce qui impose aux dirigeants palestiniens de se placer impérativement, pour gagner à leur cause l’opinion publique internationale, sur le terrain de la légalité «onusienne» que représentent les deux résolutions 181 et 194 sur le plan de partage de la Palestine et le retour des réfugiés, adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU, respectivement le 29 novembre 1947 et le 11 décembre 1948. Cette solution de compromis, loin de nuire au peuple palestinien, constitue une étape qui ne peut que le rapprocher de l’objectif final, c’est-à-dire de la libération complète de la Palestine. Elle présente aussi l’avantage d’embarrasser les autorités israéliennes et de les acculer, en cas de refus, à violer la légalité internationale.
Il faut cependant remarquer que l’approche de Habib Bourguiba de la question palestinienne ne date pas de 1965.
Aussi, le chef du Néo-Destour pense certes, comme tous les Arabes, que les Palestiniens sont victimes d’une injustice historique. Il ne manque pas, avant la proclamation de l’État sioniste, d’apporter tout son soutien à la cause du peuple palestinien, dont il saisit parfaitement l’essence, à l’occasion de sa visite en Palestine deux ans avant la débâcle de 1948. Il préside même une délégation de nationalistes maghrébins qui présente le 4 mars 1946 un mémoire sur la question palestinienne à la commission d’enquête anglo-américaine. Il suit, à partir de l’Égypte, où il vit en exil, les péripéties de la guerre israélo-arabe et assiste à la défaite des armées arabes par les forces sionistes. Et s’il proteste, avec «les frères algériens et marocains», au moment du vote des Nations unies qui a donné naissance à Israël, il ne saisit pas moins l’énormité de l’écart entre Arabes et Israéliens, tant au niveau militaire qu’au niveau diplomatique.
Les sionistes, qui ont prouvé sur le terrain leur supériorité militaire, jouissent de surcroît de l’appui des grandes puissances comme les États-Unis d’Amérique, mais aussi l’URSS qui, le 11 mai 1949, parraine la candidature de l’État d’Israël à l’Organisation des Nations unies. Se trouvant, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale du côté des vainqueurs, ils jouissent aussi d’un appui passionné de l’opinion publique occidentale qui, depuis sa découverte des camps de concentration, éprouve un sentiment de culpabilité à l’égard des Juifs.
Péchant par réalisme, Habib Bourguiba comprend alors que le colonialisme israélien n’est pas exactement un colonialisme comme les autres et que la lutte contre le sionisme implique, compte tenu du rapport des forces à l’échelle régionale et mondiale, nécessairement un compromis. Ce compromis, il le préconise déjà en 1948 et en 1952, en prônant la reconnaissance d’Israël par les pays arabes. Au mois d’avril 1953, alors qu’il est en état de déportation, son lieutenant à Tunis, Hédi Nouira, abonde dans le même sens, en affirmant au correspondant particulier du journal israélien Ha’aretz que le Néo-Destour est prêt à exercer son influence dans les pays arabes en faveur d’une paix dans le Moyen-Orient, si Israël «aidait un peuple opprimé et épris de sa liberté à obtenir son indépendance». Il promet même d’établir, une fois la Tunisie indépendante, des liens d’amitié avec Israël, «sans prendre part au boycottage proclamé contre cet Etat par la Ligue Arabe».
Il est vrai que le parti de Habib Bourguiba mise alors sur l’appui du lobby juif en France et aux États-Unis d’Amérique pour amener le gouvernement français à consentir un arrangement honorable avec la Tunisie. Mais le chef du Néo-Destour maintient ses positions à l’égard d’Israël, même après l’indépendance de la Tunisie. Dans une conférence de presse, tenue le 3 mai 1965 à Tel-Aviv, le président du Congrès juif mondial, Nahum Goldman, évoquant le discours de Jéricho, affirme que ses relations avec Habib Bourguiba remontent à 1954, que depuis le leader tunisien rencontre une ou deux fois par an A.L. Easterman, le secrétaire politique de son organisation, «pour discuter de divers problèmes juifs».
Ces contacts se poursuivent à Tunis même après l’indépendance de la Tunisie, et plus précisément au mois de juillet 1957, quelques jours avant la proclamation de la République tunisienne. L’entretien porte cette fois essentiellement sur le sort de la communauté juive de Tunisie, les conditions de son émigration en Israël et les rapports de la Tunisie avec ce pays. Tout en mentionnant spontanément le droit des Juifs à émigrer vers Israël, Habib Bourguiba affirme que les Arabes doivent accepter l’existence de ce pays et travailler avec lui tôt ou tard. Il ajoute même «qu’il va certainement jouer sa part dans la réalisation d’un modus vivendi au Moyen-Orient mais qu’il doit avancer avec précaution». Et sans entraver ni réduire l’émigration des Juifs tunisiens en Israël, le gouvernement de Habib Bourguiba va même jusqu’à appeler le 13 décembre 1969, par la voix de son représentant à l’ONU, à un compromis entre Arabes et Israéliens «sans vainqueur ni vaincu».
De là, l’intérêt que porte le Congrès juif mondial aux positions du président de la République tunisienne sur le conflit israélo-arabe: ce que traduit la visite de son président Nahum Goldman en Tunisie en 1960 et sa rencontre avec Habib Bourguiba. Aussi les vieux dirigeants sionistes sont-ils suffisamment édifiés sur les positions du leader tunisien envers Israël et sa totale discordance avec les dirigeants arabes du Moyen-Orient, qu’il qualifie d’ailleurs de stupide et dont le comportement politique lui inspire un profond mépris.
Répondant aux craintes de certains de ses collaborateurs, que l’approche développée par Habib Bourguiba à Jéricho qui recommande de s’accrocher à la légalité internationale et d’accepter par conséquent le partage dicté par l’ONU en 1947, ne soit admise par les dirigeants arabes du Proche-Orient, David Ben Gourion, alors à la tête du gouvernement israélien, leur dit : «Ne craignez rien, nos adversaires d’ici sont différents. Il n’y a aucun risque pour qu’ils adoptent la ligne bourguibiste».
Effectivement, sitôt son discours connu au Moyen-Orient, Habib Bourguiba est violemment vilipendé par une presse arabe excitée, qui le taxe de compromission avec l’ennemi sioniste, voire de trahison. Pourtant, le président de la République tunisienne a déjà exposé cette position à des diplomates arabes au cours de conversations privées. En février 1965, à l’occasion de sa visite officielle en Égypte, il l’explique clairement au président Nasser et lui demande même, compte tenu de son ascendant sur les masses arabes, de les convaincre de son bien-fondé. Tout en répliquant que, dans ce cas, ces masses arabes le rendront fou, le chef de l’État égyptien ne s’oppose pas à l’approche de Habib Bourguiba. Et ses déclarations à la revue française Réalité, en 1965 après le discours de Jéricho, dans lesquelles il évoque la légalité onusienne, semblent même la corroborer.
Cependant, Habib Bourguiba, très édifié sur la perception, on ne peut plus passionnée de la question palestinienne par les masses arabes du Moyen-Orient, ne pense pas, en 1965, avant sa tournée dans les pays arabes, se prononcer publiquement sur une solution au drame de la Palestine. C’est le spectacle affligeant des réfugiés palestiniens entretenus, dit-il, à la fois dans des espérances chimériques et dans des haines stériles, qui le décide à sortir de sa neutralité pour les éclairer sur la meilleure voie à même de les conduire à la patrie perdue. Pour lui, il est des moments où un véritable dirigeant politique, dont la seule obligation est celle des résultats, doit avoir le courage de ses opinions, quitte à gagner en impopularité à court terme.
Aussi le leader tunisien affronte-t-il courageusement la réaction de l’Égypte, qui est d’autant plus violente que le discours de Jéricho coïncide pratiquement avec le refus de la Tunisie, contrairement à la plupart des pays arabes, de rompre, sous l’instigation de Nasser, ses relations diplomatiques avec l’Allemagne fédérale, qui s’apprête alors à reconnaître Israël. Il va même, au cours d’une conférence de presse tenue à Beyrouth dans un climat on ne peut plus hostile, jusqu’à confirmer la position qu’il soutient à Jéricho sur la question palestinienne. Il prévient alors qu’à force de prêcher la guerre sans avoir les moyens de la mener, « nous risquons dans dix-sept ans de nous retrouver au même point et dans la même situation». Deux ans plus tard, la défaite de 1967 semble confirmer l’analyse du leader tunisien qui, affligé comme la plupart des Arabes par cette catastrophe, ne manque pas de rappeler à son entourage que, si les dirigeants arabes avaient suivi sa méthode, ils l’auraient à coup sûr, évitée.
Cela ne l’empêche pas d’accueillir en Tunisie, au mois de septembre 1982, les Palestiniens chassés du Liban par l’armée israélienne. Tunis devient même, durant près de douze ans, la capitale de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Et les dirigeants palestiniens se voient, pour la première fois, reconnaître la liberté de prendre les décisions qu’ils jugent nécessaires pour la cause palestinienne. À Tunis, ils s’imprègnent, probablement à l’occasion de discussions avec Habib Bourguiba lui-même ou avec ses proches collaborateurs, de l’approche bourguibienne de la lutte de libération nationale fondée sur le réalisme, le pragmatisme et la raison. Il est probable que cette liberté de manœuvre en Tunisie, ajoutée à l’adhésion au réalisme bourguibien, aient conduit le chef de l’OLP, Yasser Arafat, à établir des contacts avec des Israéliens libéraux, pour aboutir à la conclusion à Oslo en 1993, c’est-à-dire plus de vingt-huit ans après le discours de Jéricho, d’un compromis avec les dirigeants israéliens, première étape vers la restauration de l’entité palestinienne.
A cette époque, Habib Bourguiba semble être réhabilité aux yeux de l’opinion publique arabe, qui commence à saisir que sa position sur la Palestine ne relève pas d’une quelconque inféodation à l’Occident ou connivence avec l’ennemi sioniste, mais découle plutôt d’une approche rationnelle et scientifique du rapport des forces au Moyen-Orient et dans le monde, qui aboutit à la nécessité de compromis et des étapes dans la lutte de libération du peuple palestinien.
Plus de dix mille Palestiniens vivaient dans le camp de réfugiés de Deheishe, en Cisjordanie. Les anciens n’ont pas oublié l’époque où ils furent chassés de leurs villages. C’était en 1948, au lendemain de la fondation d’Israël. Depuis, le camp a reçu la visite de nombreuses personnalités étrangères, mais ils se souviennent surtout de celle que leur rendit, il y aura bientôt soixante ans, l’ancien président tunisien Habib Bourguiba, du discours qu’il prononça à cette occasion dans la ville voisine de Jéricho et de la colère qu’il suscita dans le monde arabe. «Son approche du conflit au Proche-Orient était révolutionnaire, eu égard à la situation qui prévaut aujourd’hui dans les territoires palestiniens», confie Ismaïl Awda, un ancien habitant du camp, à un journal électronique arabe (16 septembre 2004).
Bourguiba débarqua le 27 février 1965 à Amman, en Jordanie, après des séjours au Caire (17 au 22 février), où il fut reçu en grande pompe par Gamal Abdel Nasser, et à Riyad (22 au 27 février), où le roi Fayçal d’Arabie, pourtant réputé pour sa réserve et sa froideur, lui réserva un accueil chaleureux Le 3 mars, les responsables jordaniens, qui, à l’époque, administraient la Cisjordanie, organisèrent à son intention une visite de l’enclave palestinienne de Deheishe, qui, deux ans plus tard, allait être occupée par l’armée israélienne. Abou Hilmi Faraj, 70 ans, qui eut l’honneur de l’accueillir chez lui, se souvient. Le directeur du bureau de l’UNRWA [l’organisme onusien chargé de venir en aide aux réfugiés palestiniens] voulait lui faire visiter l’une des maisons du camp. Il choisit la mienne parce que le confort y était moins rudimentaire qu’ailleurs. Elle ne comptait qu’une seule chambre, mais disposait d’une courette. Les habitants réservèrent à Bourguiba un accueil triomphal. Ils le considéraient comme un héros parce qu’il avait conduit son peuple à l’indépendance.
«Que faites-vous dans la vie?» me demanda le président.
Je travaille un jour par semaine et chôme le reste du temps, répondis-je.
Pourquoi ne construisez-vous pas une seconde chambre? J’espère rentrer un jour dans mon village. En attendant, je vivrais même dans la rue, s’il le fallait. Accepteriez-vous d’avoir des Israéliens comme voisins? Troublé par cette question inattendue, je restai sans voix…
(A suivre)
Boubaker Benkraiem
Ancien Sous Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre
Ancien Gouverneur