Mohamed-El Aziz Ben Achour: Un ouléma anticonformiste Salem Bouhageb
En diverses occasions, nous avons évoqué l’importance de la mosquée-université de la Zitouna qui, durant des siècles, ne cessa de jouer un rôle de premier ordre dans l’affirmation de l’identité, à la fois musulmane et arabe, de la Tunisie. De même qu’elle contribua à façonner la cohésion de la société – qui, quoique relative, distinguait notre pays du reste du Maghreb – ; et, cela, du fait de son audience qui s’étendait au-delà de la capitale, pour toucher non seulement le monde citadin mais également les milieux ruraux, grâce à son large recrutement estudiantin et professoral.
Toutefois, cette vénérable institution eut à pâtir durablement des tares d’un système d’enseignement figé, sans pédagogie efficace et qui ne laissait aucune place à l’approche critique. Dès 1842, l’Etat beylical, conscient de la nécessaire réorganisation, prit des mesures censées assurer une réforme. Sous Ahmed Pacha Bey (1837-1855) puis sous Sadok (1859-1882) des décrets furent promulgués qui, toutefois, ne portèrent que sur l’administration de l’établissement – placé désormais sous le contrôle du pouvoir –, la réorganisation du corps enseignant et la discipline des cours. On ne toucha guère aux ouvrages qui constituaient l’ossature des matières enseignées car, en dépit de leur caractère généralement médiéval, on les considérait comme indépassables et, par conséquent, non sujets à contestation. Plus tard, une expérience novatrice fut mise en œuvre à l’initiative du vizir réformateur, Khérédine, par la création, en 1875, de la médersa El Sâdikiya destinée à l’enseignement des disciplines modernes (mathématiques, langues étrangères), en même temps que les matières classiques. Toutefois, comme de coutume en pays d’Orient, la disgrâce du ministre, survenue en 1877, mit en veilleuse cette expérience novatrice.Sous le protectorat, l’efficacité de l’enseignement franco-arabe moderne dispensé par la Direction de l’instruction publique, créée en 1883, et la restauration d’El Sadikiya (Collège Sadiki) mirent, par contraste, davantage en évidence les graves carences de la Zitouna. Aussi, au sein même de cette antique institution, des professeurs engagèrent-ils une réflexion sur les moyens de réhabiliter l’enseignement religieux.
Cependant, même avant le protectorat, la Zitouna, d’habitude si empesée dans une culture rigide et une componction imposante mais stérile, vit apparaître de rares mais attachants oulémas anticonformistes. Le plus représentatif – voire le doyen– du courant réformiste qui allait, non sans difficulté, se frayer un chemin dans les premières années du XXe siècle, fut, de l’aveu de tous, le cheikh Salem Bouhageb.
Dans la biographie qu’il lui consacra en mai 1944, Fadhel Ben Achour a puissamment contribué à faire connaître la vie de Bouhageb et à entretenir son souvenir. Il nous apprend qu’il naquit en 1828 ou 1829 au village de Bembla, situé dans la région de Monastir, d’un père appartenant à la tribu bédouine des Béni Sidi Mhadheb et d’une mère native de Kalaâ Kébira. Il grandit à l’ombre des oliviers et connut le travail de la terre et la garde des troupeaux. Après avoir acquis les rudiments de la langue et l’apprentissage du Coran, il quitta son village pour Le Bardo où l’accueillit un oncle, précepteur des fils du ministre de la guerre, Mustafa Bach Agha. Son arrivée dans la capitale n’avait pas initialement pour but de l’orienter vers une formation scolaire à la Grande mosquée Zitouna, dont les cours dispensés par les oulémas n’avaient pas encore un caractère organisé, ni sanctionné par un diplôme. Toutefois, en 1842, Ahmed Pacha Bey promulgua les mesures, que nous avons évoquées plus haut, instituant un enseignement officiel placé sous la tutelle de l’Etat beylical. Cette réforme présentait des avantages, en particulier l’exemption du service militaire et la possibilité, à la fin du cursus supérieur, d’exercer la profession de notaire. Salem Bouhageb, alors âgé d’environ 14 ans, intégra la Zitouna, en 1842, l’année même de la réforme. Il se fit rapidement remarquer par son intelligence, son assiduité et l’audace avec laquelle il lui arrivait de reprendre tel ou tel maître à une époque où le respect acculait au silence les élèves les plus doués.Il compta parmi ses maîtres en droit (fiqh) malékite, Mohamed El Khaddhâr, Mohamed Ennaïfar, et pour le droit hanéfite, Mohamed Belkhodja ; en langue et littérature, il eut comme professeurs les cheikhs Mohamed b. Hamda Ben Achour et Mohamed Mou’awiya. Dans les autres matières en vigueur, il apprit auprès de divers oulémas et pas des moindres, dont son protecteur, Mohamed Bayram IV et Brahim Riahi. Sa soif de connaissance l’amena, aussi, à s’intéresser à la pensée mystique. C’est ainsi qu’il suivit l’enseignement du cheikh soufi Sidi Mhammed Ben Mlouka en sa zaouia d’El Gorjani.
Sa persévérance et ses connaissances supérieures à celles de ses camarades l’imposèrent rapidement aux yeux de tous. Il comprit très vite que s’il se contentait de suivre les seuls cours dispensés à la Grande mosquée, il n’irait guère loin et finirait par reproduire le modèle traditionnel. Il était convaincu que la clé du succès résidait dans un accès direct aux grands manuels de langue et littérature. Le cheikh F. Ben Achour rapporte que notre jeune et ambitieux Bouhageb passait l’essentiel de son temps libre dans la bibliothèque du Bach Agha pour se plonger dans l’imposante encyclopédie lexicographique, Al Qâmûs d’Al Fîrûzabâdî. Cette érudition, rare chez un étudiant, suscitait quelque agacement chez tel ou tel maître. C’est ainsi que le bach-mufti et codirecteur de la Grande mosquée, Brahim Riahi, rejeta avec dédain la demande du jeune Salem d’un prêt de la bibliothèque de la Zitouna, jugeant l’ouvrage trop important pour lui. Salem Bouhageb composa aussitôt des vers dans lesquels il exprima son désappointement, formula les raisons de sa demande et, – en ces temps où l’insistance passait pour de l’effronterie–eut le courage de solliciter une réponse convaincante du haut personnage ! Cette audace n’était pas pour déplaire aux grandes familles religieuses et politiques. C’est ainsi que le très aristocratique cheikh el islam Mohamed Bayram, quatrième du nom, lui ouvrit sa très riche bibliothèque et le prit non seulement sous sa protection mais en fit un membre apprécié de son salon littéraire. Là, il rencontra l’éminent mufti Mohamed- El Tahar Ben Achour (m. en 1868), dont il admirait la culture linguistique qu’embellissait une indépendance d’esprit vis-à-vis du corpus des Anciens. C’est également au sein de ce cercle que Bouhageb fit la connaissance de Mahmoud Qabadou, poète original et profondément mystique mais, néanmoins, ouvert à la modernité. Professeur à l’école militaire du Bardo, ce cheikh eut à souffrir de l’hostilité stupide des traditionalistes ; lesquels étaient, fort heureusement, tenus loin des milieux de l’élite politique et savante.
On voit, à travers cet exemple, l’importance des cercles lettrés où se côtoyaient les plus brillants des jeunes enseignants et les hauts dignitaires politiques et religieux. Les grands personnages tels Mustapha Bach-Agha, Bayram IV, Mohamed Baccouche, Hmida Ben Ayed qui tenaient table ouverte, étaient aussi de généreux donateurs. Aussi nous paraît-il tout à fait opportun de souligner ici cet aspect de la vie sociale et culturelle à Tunis car, au lendemain de l’abolition de la monarchie, en juillet 1957, une vulgate historique se mit en place qui, entre autres manifestations, consista en une dénonciation – à des degrés divers - de l’ancien régime beylical et de ses élites et un postulat mensonger d’une haute société tunisoise cloisonnée. C’est ainsi que se répandit le mythe d’un cheikh Bouhageb victime d’un mépris de classe, alors que l’hostilité dont il eut à souffrir émanait, comme partout et toujours, des médiocres et des grincheux engoncés dans leur quartier et horrifiés à l’idée de tout changement.Cette entrée, en quelque sorte par la grande porte, dans la société tunisoise allait donner à la réussite sociale du jeune Salem un caractère singulier. Bayram IV lui mit le pied à l’étrier en le proposant comme secrétaire du Conseil municipal de Tunis, dès sa création en 1858. Cette fonction lui permit d’être en contact avec son président, l’influent général Husseïn, et à travers lui avec le futur vizir réformateur Khérédine. Le brillant ouléma s’éloignait ainsi du parcours habituel qui conduisait les plus aptes aux fonctions de la magistrature religieuse, pour collaborer au travail administratif et politique mené par les réformateurs sous la houlette du général Khérédine. Il devint membre du Grand conseil créé en 1861, puis chef du secrétariat de la Commission financière internationale. En 1871, le Cheikh Bouhageb accompagna le général en mission à Istanbul, et fut chargé d’examiner avec le cheikh el Islam de l’Empire ottoman les aspects religieux des rapports entre Tunis et la Sublime Porte.
Membre du premier cercle des hommes de Khérédine, le cheikh contribua à la rédaction et la mise en forme de l’ouvrage fondateur du réformisme tunisien, Aqwam al masâlik fî ma'rifat ahwâl al mamâlik (1867) ; tâche à laquelle il s’attela avec d’autant plus d’ardeur qu’il en partageait les idées modernistes. En 1873, il accompagna le général Husseïn, lorsque ce dernier fut chargé par le bey de se rendre en Italie pour réclamer les sommes indues que Nessîm Chammâma (ou Samama), trésorier général de la régence et caïd des juifs, réfugié à Livourne, devait restituer au Trésor. «Il fallut attendre l’ouverture de la succession du caïd, nous dit l’historien Jean Ganiage, pour pouvoir dresser le bilan de sa gestion. Le montant total de ses détournements, en un peu plus de dix ans, fut arrêté à 16.768.027, 92 francs, soit l’équivalent d’une année et demie de revenus de la régence.» Bouhageb, dont la connaissance du droit et des subtilités juridiques étaient d’un grand secours pour le ministre dans ses réclamations judiciaires, resta six à sept années dans la Péninsule. Il eut ainsi l’occasion de se rendre à Paris et découvrir les merveilles de la ville et de l’Exposition universelle de 1878.Plus qu’une collaboration, une amitié profonde et une estime réciproque lièrent le militaire d’origine circassienne et l’ouléma issu de la Tunisie profonde, à telle enseigne que Husseïn légua le tiers de ses biens aux enfants du cheikh et qu’à la mort du général en 1887, Salem Bouhageb devint le tuteur de sa fille, Frida. Ce parcours original et cette découverte du monde moderne furent certainement exaltants, et il est bien dommage que notre cheikh, féru de civilisation occidentale, ne nous ait pas laissé un souvenir de ses voyages en Europe. Certaines sources orales, difficilement identifiables, auraient affirmé qu’un tel récit aurait été rédigé. Malheureusement, il n’y a toujours pas une seule trace de ce précieux témoignage, si tant est qu’il existât. Il faut reconnaître, à ce propos, que Salem Bouhageb, pourtant si original, si ouvert d’esprit, ayant tant de choses à consigner par écrit sur la nécessaire ouverture sur les sciences modernes, partageait, malheureusement, avec les oulémas de l’époque, l’indigence de la production intellectuelle. Chez tous, celle-ci- se réduisait, en effet, à des gnoses sur les commentaires, des carnets de citations et d’évocation de quelques événements marquants, le texte de causeries religieuses ou de prônes, un recueil de poèmes fleuris, dont la plupart restaient à l’état de manuscrits. Bref, rien de revigorant ou de susceptible de nourrir l’esprit des élèves de la Grande Mosquée. Il faut dire, à la décharge de Salem Bouhageb, que l’imprimerie, sous nos cieux, n’était alors qu’à ses balbutiements, la diffusion des livres fort restreinte et le lectorat chétif. Néanmoins, le cheikh savait mettre à profit ses prises de parole en public, pour faire passer le message qui lui tenait à cœur, c’est-à-dire celui de l’initiation aux disciplines modernes et à la connaissance occidentale comme seule issue pour sortir de la décadence. Ce faisant, il prenait soin de bien expliquer que cette ouverture – vitale à ses yeux - était compatible avec la religion musulmane. En ramadan 1328 /1910, il mit même à profit son cours de hadith pour interpeller l’assistance sur le péril mortel qui guettait l’enseignement et la culture depuis que les sociétés musulmanes ont jeté aux oubliettes les vertus de la recherche et de la réflexion qui, jadis, firent la grandeur de la civilisation islamique.
Homme d’engagement, il appuya, de son rayonnement intellectuel et de son autorité morale, la fondation du journal Al Hâdhira en 1888 et la création, en 1896, de la Khaldounia, association culturelle et d’enseignement dispensant les disciplines modernes aux élèves de la Grande Mosquée. Dans son discours inaugural, il rappela à l’auditoire tout ce qui, dans le Coran, bénissait le travail de l’esprit et la connaissance du monde. En raison de sa science et de ses positions novatrices, il fut choisi, par le Premier ministre Mohamed-El Aziz Bou Attour, pour présider, en 1898, la commission des disciplines modernes au sein de la première commission gouvernementale pour la réforme de la Zitouna. Toutefois, malgré tous ses efforts, son projet réformiste se heurtait à des résistances tenaces, au prétexte que l’innovation bouleverserait le vieil équilibre de la Grande Mosquée et, partant, servirait la puissance occupante. La colère rentrée du cheikh face à cette inertie était d’autant plus amère que le modèle de l’enseignement bilingue franco-arabe mis en place, dès 1883, par le protectorat forçait, par sa pédagogie agréable et son efficacité dans l’acquisition des connaissances, l’admiration du cheikh.En tant que professeur à la Zitouna de 1848-1849 à 1911-1912, sa personnalité originale le distinguait parmi ses pairs. Outre sa vaste érudition, il fit œuvre de nouveauté en réhabilitant l’enseignement des fondements du droit (usûl al fiqh). Il se distingua, surtout, par sa méthode pédagogique fondée sur la lecture critique des œuvres classiques habituellement jugées indépassables. En ce temps-là, comme depuis des lustres, les professeurs étaient tenus de dispenser leur cours à partir d’un ouvrage ancien sans remettre en cause ni la méthode de l’auteur, ni le fond ; et les étudiants réduits à retenir par cœur. Grâce à l’air vivifiant que dégageait son enseignement, nombre de ses élèves se distinguèrent à leur tour par leur érudition active, leur sens critique, leur souci de faire bouger les choses et leurs talents juridiques et littéraires ou universitaires : citons Mohamed Senoussi, Mohamed El Najjar, Mohamed Ben Youssef, El Khidhr Husseïn, Abdelaziz El Messaoudi, Mohamed Makhlouf, Abdelaziz Thaalbî, Mohamed Belkhodja, Miqdâd El Ouerttanî et Mohamed-El Tahar II Ben Achour. Tous avaient pris conscience, grâce à leur maître, d’une nécessaire et urgente réforme de l’enseignement traditionnel. Eux-mêmes et leurs contemporains gardèrent de Sidi Salem Bouhageb le souvenir d’un savant irréprochable mais aussi d’un homme d’humour. C’est ainsi que, marqué par son séjour en Italie, le cheikh Salem ponctuait ses cours de mots empruntés à la langue de Dante et terminait toujours par un sonore«per oggi basta» qui enchantait les étudiants et suscitait la réprobation les plus conservateurs parmi ses collègues.
Au sein de la vénérable Zitouna, apparut, dès lors, une cassure qui n’allait cesser de s’élargir durant le XXe siècle, entre les partisans d’une réforme urgente de l’enseignement et les conservateurs, crispés sur leurs antiques procédés et une routine confortable mais stérile. Le cheikh eut ainsi à pâtir de l’hostilité du milieu conservateur tant à la Grande Mosquée que dans les instances judiciaires. Sans doute, ses ennemis prirent-ils prétexte de son indépendance d’esprit - et de sa manière rustique de se vêtir - pour freiner au maximum son accession aux hautes dignités de la magistrature religieuse. Il n’en avait cure, trouvant son épanouissement dans l’enseignement, sa présence active et recherchée des cercles lettrés ainsi que ses conversations érudites et charmantes. En particulier avec les familiers du club de sa belle-fille, la princesse égyptienne Nazli, épouse de son fils Khalil, auxquels assistaient certains de ses anciens élèves. Signalons à ce propos que durant ses deux séjours à Tunis (en 1884 et 1903), le mufti d’Egypte Mohamed Abdouh était l’invité de Khalil et de son épouse en leur palais de La Marsa. Ce qui donna l’occasion au cheikh Salem de discuter des moyens de réaliser la nécessaire renaissance de la culture et de l’éducation avec ce célèbre penseur réformiste.
Il vécut intellectuellement heureux, exerçant une influence morale incontestée et libre des contraintes que lui auraient imposées des fonctions judiciaires. Résidant à Sidi Bou Saïd, il partageait son activité entre ses cours, sa direction de la médersa El Mountassiriya, et ses prêches hebdomadaires à la mosquée Sûbhân Allah, au faubourg de Bab Souika. Sans illusions quant aux chances d’une mutation rapide de l’enseignement zitounien et conscient des perspectives limitées de carrière qui handicapaient ses diplômés, Salem Bouhageb orienta ses fils vers l’enseignement moderne de Sadiki puis supérieur en France. Omar et Ahmed allaient devenir avocats, Khalil, haut fonctionnaire et Premier ministre de 1926 à 1932, et Husseïn, docteur en médecine.
Au soir de sa vie, il fut nommé mufti en 1905 puis bach-mufti, chef de l’islam malékite en 1919. Il mourut à La Marsa, au domicile de Si Khalil, le 16 juillet 1924, à l’âge de 96 ans. A sa mort, il y avait déjà quelques jeunes enseignants, actifs contestataires d’un enseignement religieux figé. Très attaché au souvenir de son maître, Tahar II Ben Achour, devenu cheikh-directeur de la Zitouna en 1932, puis en 1945 et enfin de 1956 à 1960, recteur de l’université du même nom, poursuivit son combat contre l’ankylose académique. De tous les disciples du cheikh Salem, Abdelaziz Messaoudi (mort à 38 ans en 1913) fut, sans doute, le plus précoce représentant du mal-être de toute une génération formée à la Grande Mosquée. D’autres, dans les années 1920-30, y ajoutèrent l’expression d’une révolte dont le poète Abou El Kassem Chebbi fut le brillant interprète, et l’écrivain syndicaliste Tahar Haddad, le défenseur des prolétaires et le partisan de l’émancipation féminine. On voit ainsi que grâce aux efforts de Salem Bouhageb et de ses disciples, et malgré une renaissance avortée de l’enseignement zitounien, la Grande Mosquée de Tunis, il convient de le souligner au terme de cet article, donna au pays une élite intellectuelle au fait des défis de la modernité.
Mohamed-El Aziz Ben Achour