Ghannouchi sur Europe 1: Nous ne devons pas décevoir la Tunisie et sa jeunesse
La Tunisie, sans censure ? « J’y œuvrerai. C’est un choix essentiel » a répondu le Premier Ministre, M. Mohamed Ghannouchi, mardi matin sur Europe 1, au micro de Jean-Pierre Elkabbache, envoyé spécial à Tunis. Expliquant le délai de 6 mois imparti pour l’organisation des élections présidentielles, il a indiqué qu’il s’agit là d’une condition posée par les formations politiques qui ont font partie du gouvernement de l’Union nationale.
Trois priorités s’imposent pour M. Ghannouchi. Rétablir l’ordre, mener les réformes et organiser les élections qui, pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie, seront libres et en présence d’observateurs internationaux indépendants.
Les partis religieux pourront-ils y prendre part? lui demande Elkabbache. « Oui, s’ils s’adaptent à la modernité et à la liberté des autres, dira le Premier Ministre. »
Rached Ghannouchi pourra-t-il rentrer en Tunisie ? « Il est actuellement sou le coup de condamnation. S’il y a une loi d’amnistie, ca sera oui. »
Qui a tiré sur le peuple, l’armée? « L’armée n’a pas tiré. »
M. Ghannouchi a évoqué son dernier entretien avec Ben Ali, mentionnant qu’il lui avait dit droit dans les yeux tout ce qu’il avait sur le cœur quant à la corruption et à l’enrichissement de ses proches. "Je n'ai jamais eu de la complaisance!"
A-t-il eu peur ? « Oui ! Mais j’ai eu aussi peur du vide! »
«Aujourd’hui, nous retrouvons de nouveaux ressorts pour le décollage. Nous sommes tous engagés et nous ne devons pas décevoir la Tunisie et surtout sa jeunesse, conclura M. Ghannouchi. »