Moncef Marzouki, de l'exil à Sidi Bouzid
Après de longues années d’exil à Paris, le Dr Moncef Marzouki, président du parti du Congrès pour la République (Interdit), est rentré, mardi, à Tunis, pour se rendre directement à "Sidi Bouzid "terre des martyrs et des gens libres, la terre qui a donné la première étincelle afin de recouvrer la liberté et la dignité du peuple", comme il l'a déclaré.
A son accueil à l’aéroport, un grand nombre de militants de son parti ont scandé des slogans de protestation contre la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays et ont chanté à plusieurs reprises l'hymne national.
M. Marzouki a déclaré à la presse nationale et internationale que le peuple tunisien a conquis sa liberté et qu'il n'y avait plus moyen de faire marche arrière appelant à la nécessité à ce que la révolution du peuple soit pacifique afin de préserver cette liberté et de se tenir loin des règlements de comptes et de la vengeance.
Il a affirmé la nécessité de constituer un gouvernement d'union nationale de transition avec la participation de tous les partis politiques à l'exception du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qui ne doit avoir aucune présence, a-t-il déclaré.
Ce gouvernement, a-t-il ajouté, doit veiller à la préparation d'élections libres et transparentes afin de retrouver la confiance du peuple. Il a souligné la nécessité de nommer une personnalité nationale indépendante à la tête du ministère de l'Intérieur afin de superviser l'opération électorale.
M. Marzouki a insisté sur l'impératif de ne pas accepter la supervision par l'actuel ministre de l'Intérieur des élections en raison de ses appartenances politiques afin d'éviter toutes manipulations de la volonté du peuple.
Il a appelé, d'autre part, le Royaume d'Arabie Saoudite à remettre le président déchu Zine El Abidine Ben Ali afin qu'il soit jugé et pour pouvoir récupérer l'argent du peuple affirmant la nécessité de la disparition et de la dissolution du RCD.