Accroissement des dépôts, ralentissement des crédits: la liquidité du secteur bancaire demeure satisfaisante

« Le secteur bancaire tunisien a continué à consolider ses indicateurs prudentiels avec un ratio de solvabilité moyen de 14,2% et un ratio Tier 1 de 11,6%, permettant la constitution d’une marge de fonds propres de 4%. » C’est ce qui ressort de la réunion, lundi 6 octobre 2025, du Comité de Surveillance Macro-prudentielle et de Gestion des Crises Financières, sous la présidence de la Banque centrale. « Soutenu par une dynamique positive des dépôts qui se sont accrus de 8,8% à fin juin 2025 par rapport à leur niveau une année auparavant, le secteur a également maintenu une position de liquidité à des niveaux satisfaisants au cours du premier semestre de 2025. »
« Toutefois, note-t-on, l’activité du crédit a enregistré un ralentissement au cours des 8 premiers mois de 2025 avec un taux d’accroissement de 1,1%, qui a concerné notamment les crédits au secteur privé et les crédits aux particuliers, et la part des actifs non performants est passé à 15% en juin 2025 contre 14,4% en décembre 2024. »
« Concernant l’activité du marché financier, souligne un communiqué publié à cette occasion, l’indice TUNINDEX a affiché une performance positive de 24,6% en septembre 2025 par rapport à son niveau à fin 2024 et le volume des échanges sur la cote de la Bourse s’est inscrit en hausse de 88% par rapport à son niveau enregistré une année auparavant. Également, les actifs nets des OPCVM ont totalisé un montant de 9.177 MD en septembre 2025 contre 7.004 MD à fin 2024 soit une augmentation de 31%. Les émissions sur le marché primaire ont augmenté par rapport à la même période de l’année précédente tout en restant focalisées sur les émissions du Trésor.
Au niveau du secteur des assurances, les indicateurs d’activité montrent une hausse continue du chiffre d’affaires en 2024 avec une augmentation de 10,8% pour atteindre 3,8 milliards de dinars et une évolution des placements pour s’établir à 9,9 milliards de dinars. En outre, le secteur a poursuivi le processus de consolidation de ses ratios prudentiels sous le référentiel actuel avec des taux moyens de couverture de la marge de solvabilité et des provisions techniques respectivement de 307,3% et 105,9%.
Pour sa part, le secteur de la microfinance a poursuivi sa contribution à l’effort national de promotion de l’inclusion financière avec près de 805 mille bénéficiaires des microcrédits et une hausse continue de l’encours des microfinancements à près de 2,6 milliards de dinars à fin mars 2025. Parallèlement, le secteur a poursuivi la maîtrise du risque de crédit avec un taux du portefeuille à risque 30 jours qui s'est établi à 3,5%. Par ailleurs, le ratio de solvabilité consolidé des IMF SA s’est établi à 24,1% en 2024.
Les membres du comité ont souligné la résilience dont a fait preuve l’économie nationale et le système financier et ont insisté sur la nécessité de consolider les prémices de reprise de la croissance économique observées au cours du premier semestre de l’année 2025 et de promouvoir l’investissement et l’épargne.
A l’issue de cette réunion, les membres du comité ont convenu de continuer les efforts en matière de coordination pour renforcer la veille prudentielle en vue de contenir les risques latents, liés à la persistance d’incertitudes macroéconomiques et à l’évolution de l’environnement international marqué par l’accentuation des conflits géopolitiques. L’accent a été mis sur la nécessité de maintenir une approche prudente de couverture des risques et de consolider les fonds propres prudentiels à travers l’encadrement de la distribution de dividendes et le renforcement des règles de calcul des provisions collectives ainsi que de poursuivre les réformes réglementaires visant la convergence vers les standards internationaux en tenant compte des spécificités du secteur financier tunisien.
Le comité a également réaffirmé son engagement à accompagner le secteur financier dans ses efforts en matière de promotion de la finance durable et dans l’adoption des meilleurs pratiques en matière de gouvernance et de gestion des risques climatiques. A cet égard, le CSM a passé en revue les initiatives des autorités de régulation en la matière et notamment la feuille de route actuellement en préparation par la BCT sur le verdissement du système financier et l’intégration de la dimension risque climatique dans la régulation et l’initiative du Conseil du Marché Financier relative au projet de décision générale concernant les obligations en matière de reporting ESG qui vise à mettre en place un cadre clair et harmonisé pour la publication d’informations ESG conformément aux meilleures pratiques internationales. »