Mustapha Kamel Nabli : je ne fais pas partie du gouvernement
Dans la grande salle de réunion au 8ème étage de la Banque Centrale de Tunisie, le nouveau gouverneur, M. Mustapha Kamel Nabli, ne rate pas l’occasion de sa première rencontre avec la presse pour rappeler l’indépendance de l’institut d’émission. A sa droite sont accrochés au mur, les portraits de ses prédécesseurs, à commencer par le premier gouverneur et celui qui l’a le plus marquée et jalousement défendu son indépendance, feu Hédi Nouira. « En tant que gouverneur de la Banque Centrale, j’exerce mes fonctions en toute indépendance, et je ne fais pas partie du gouvernement. C’est un principe de base auquel je m’attache, affirmera-t-il. » Il ne rend compte en effet qu'au Président de la République et d'ailleurs la cérémonie de prestation de serment s'était déroulée en l'absence du Premier Ministre.
Certes, le gouverneur de la BCT a rang de ministre, il peut être invité à assister à des conseils interministériels, voire des conseils de ministres restreints ou élargis, mais, il ne siège pas au sein du gouvernement. Retour donc aux sources. La précision est importante.
D’ailleurs, M. Nabli le confirmera en pratique. L’interroge-t-on sur un mouvement à la tête des banques publiques et sa réponse est claire : « Ce n’est pas du ressort de la BCT. L’Etat étant l’actionnaire majoritaire des banques concernées, c’est à lui de prendre, à travers le ministère des Finances, les décisions qu’il jugera utiles et en temps opportun. Notre mission pour les banques, c’est d’exercer le contrôle et la supervision. »
Lui demande-t-on comment les compagnies d’assurance procèderont-elles à la réparation des dégâts et accélérer le règlement des sinistres ? Indépendance rappelée : « le secteur des assurances relève lui aussi de la compétence du ministère des Finances ».
La ligne de conduite est claire. Mustapha Kamel Nabli y tient, ce qui est un bon signe.