Kamel Morjane, Ahmed Friaa, Ridha Chalghoum et les autres: au nom de la raison d'Etat
« C’est une grosse perte pour le gouvernement. Une très grosse perte ! » s’exclame une source bien informée, commentant le départ « forcé » de Kamel Morjane, Ahmed Friaa et Ridha Chalghoum ainsi que d’autres figures. « Ni caciques de l’ancien régime, ni compromis, des patriotes, intègres et compétents, ajoute notre interlocuteur. Ils ont eu le courage d’affronter leur destin pendant les heures les plus difficiles qu’a connus la révolution tunisienne, se sont battus de toutes leurs énergies pour défendre la patrie, chacun sur son front. Morjane, à l’international, Friaa pour mettre fin à l’insécurité et freiner les dérapages, Chalghoum, pour préserver les finances alors que tout pouvait partir en l’air, souligne-t-il.»
Equilibres et concessions obligent, le Premier Ministre, ne pouvait faire de forcing sur les nouveaux partenaires de l’union nationale pour former le gouvernement de transition. Sans remettre le moins du monde leur abnégation, leur rectitude et leur intégrité, il a certainement été contraint de les sacrifier, dans l’intérêt national, au nom de la raison d’Etat.
«S’ils quittent aujourd’hui le gouvernement, estime un analyste interrogé par Leaders, il ne s’agit nullement d’une retraite définitive de la scène politique. Bien au contraire, la nouvelle dynamique démocratique leur ouvre de larges perspectives pour se battre en faveur de leurs idéaux et de s'en remettre au suffrage des urnes. Chacun fera son chemin et repartira au service de la Tunisie à partir de la position qu’il jugera la meilleure. Ils ont l’avantage de l’ardeur et de la détermination à construire avec le peuple cette nouvelle Tunisie. »
« Une grosse perte, donc, mais juste pour le moment, finit par conclure notre source. »