Faut-il liquider l'ATCE?
Créée en 1990, l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE) cesserait, selon toute vraisemblance, d’exister dès ce mardi. Si cette décision est prise par le Conseil des ministres, elle s’apparentera alors à une euthanasie pour un organisme conçu au départ pour faire connaître notre pays à l’extérieur mais qui a été dévoyé pour devenir un auxiliaire chargé «d’encadrer» les journalistes étrangers en visite dans notre pays et un instrument de propagande (grossière) pour le régime, essentiellement, l’ex président et, depuis quelques années, son épouse.
L’ATCE a également financé quelques ouvrages qui ne laisseront pas un souvenir impérissable comme cette histoire de la Tunisie en quatre tomes où les vingt années du régime issu du 7 novembre ont droit à un tome à part, autant que l’histoire du mouvement national et l’édification de l’Etat tunisien qui s’étalent sur près de 80 ans, ou cette littérature indigeste consacrée à l’organisation de la réunion de l’Organisation de la Femme Arabe et surtout à sa nouvelle présidente, Leïla Trabelsi.
Des voix s’élèvent ici et là pour recommander, d’ailleurs à juste titre, la préservation des intérêts du personnel de l’Agence et la sauvegarde de leurs droits, ce qui est tout-à-fait recommandable. D’autres appellent aussi à la mise en place de structures techniques et juridiques pour assurer, sous l’autorité du Secrétariat du Gouvernement, le suivi des dossiers relatifs à l’aide de l’Etat à la presse d’opinion et celle d’intérêt national, la promotion et la mise à niveau du secteur ainsi que le développement des nouveaux médias.
Il y a également cette grande question de la communication gouvernementale et celle publique, à traiter avec beaucoup d’attention, loin de toute manipulation politique ou partisane. A cela s’joute le dossier du Conseil Supérieur de la Communication, des instances d’autorégulation, type CSA, ARPP, etc. Bref, un vrai grand chantier à ouvrir et surtout une cohérence à assurer et un consensus à réaliser.