Les recommandations de la délégation du HCDH pour pérenniser les acquis de la révolution
Dépêchée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, une délégation conduite par M. Bacre Ndiaye a sillonné le pays au cours de la semaine écoulée, rencontrant nombre d’acteurs-clés pour recueillir leurs avis et prendre connaissance de leur vision du futur et visitant deux prisons à Bizerte. Objectif : faire des recommandations « afin qu’on puisse assister le peuple tunisien dans l’accomplissement de ce processus de transition ».
Dressant le bilan de sa visite au cours d'une conférence de presse tenue ce mardi, M. Ndiaye cite notamment les mots d’un jeune tunisien : « nous cherchons la liberté, la justice et la dignité ». Un préalable à cette dignité selon lui : « il faut redéfinir la relation qui existe entre l’Etat et le peuple, une relation construite sur la souveraineté de la loi et le respect des droits, une relation qui mettra l’Etat au service du peuple ».
Une phrase qui est revenue comme un leit motiv dans la bouche des jeunes et moins jeunes : « consolider les gains acquis par les jeunes et la société civile afin de s’assurer qu’il n’y aura pas de retour aux anciennes pratiques », autrement dit, que ces changements deviennent irréversibles, qu’ils touchent tous les secteurs et qu’ils contribuent à réduire les écarts économiques entre les régions et les couches sociales.
A cet égard, le rôle de la société civile est « crucial » selon . Les ONG, et notamment, la Ligue des Droits de l’Homme, longtemps condamnées au silence, doivent retrouver la place qui doit être la leur dans la société « pour concevoir des solutions à long terme et s’assurer que leur voix est entendue ». De même, tous les tunisiens ont le droit de participer aux affaires publiques. Beaucoup a été fait dans ce sens depuis le 14 janvier. Mais pour poursuivre ce processus, il faut procéder à la consultation de toutes les tranches d’âge et des régions pour pouvoir construire la Tunisie de l’avenir.