Quand le peuple réussit là où toute la société a échoué
Le titre et la couverture donnent à penser qu'il s'agit d'un de ces livres écrits à la va-vite sur la révolution. En fait, à part deux épilogues d'avant et d'après révolution qui ont été ajoutés à la dernière minute, l'ouvrage est un (remarquable) essai politique rédigé quelques mois avant le déclenchement des évènements où l'auteur, Boujemaa Remili, présente «un état des lieux politique», tout en esquissant «des objectifs et des ‘pistes de choix, de la nature de ceux qui seront probablement bientôt, s’ils ne le sont pas déjà, l’objet du débat national, dès que le minimum nécessaire pour l’organisation du démarrage de ce débat.». (1)
Les épilogues d'avant et d'après la révolution offrent l'occasion à l'auteur l'occasion de tordre le cou à certaines idées reçues et de s'insurger contre le politiquement correct comme la réticence de certains à une utilisation jugée abusive du concept de "société civile" (assimilée à société débile) et préféré à ce "beau mot" de peuple, sur la focalisation des débats d'après-révolution sur le politique au détriment de l'économique, sur cette tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain en faisant un distingo approprié entre pouvoir (qui peut abuser ) et Etat (qui peut résister à l'abus), en mettant en garde contre la chasse aux sorcières.
Nous y reviendrons.
(1) édition Nirvana