Proclamation d'un Comité constituant du mouvement Ennahdha sous la présidence de Ali Laarayedh
M. Rached Ghannouchi, Président du Mouvement Ennahdha a affirmé, lors de la première rencontre du mouvement avec la presse après la révolution, que la première mission du Mouvement consisterait à contribuer à traduire les objectifs de la révolution en termes de justice et de liberté dans le vécu quotidien de tous les Tunisiens, sans exclusion. Il a indiqué que n'eut été les sacrifices louables consentis par la jeunesse tunisienne et sa révolution contre l'ancien régime, ce Mouvement n'aurait pu lancer, une nouvelle fois, son projet de la "Nahdha". Il a rappelé, lors de cette conférence de presse, tenue lundi à Tunis, que le Mouvement a déposé, le 1er février courant, auprès du ministère de l'Intérieur, une demande de création d'un parti politique, émettant le voeu qu'une suite favorable soit accordée à cette demande, après l'échec de la tentative avec l'ancien régime. De son côté, M. Hammadi Jbeli, secrétaire général du Mouvement a déclaré que le comité constituant avait élu, au cours de sa réunion, dimanche 6 février, à travers le scrutin secret et direct, MM. Ali Laarayedh, en tant que Président de l'assemblée, et Abdellatif Mekki, en tant que Président de la commission de préparation du prochain congrès, en plus de 13 membres du Bureau exécutif. En réponse à une interrogation de l'un des représentants des médias concernant les opérations d'installation du comité constituant et d'élection du Bureau exécutif, les membres du Mouvement ont précisé que les régions seront mieux représentées et que les instances du Mouvement seront dotées de toutes les compétences et de tous les cadres dont elles auraient besoin durant la prochaine étape, outre un meilleur intérêt au volet médiatique. S'agissant de la position du Mouvement vis-à-vis du Gouvernement par intérim, M. Rached Ghannouchi a indiqué que le Mouvement est en contact permanent avec l'ensemble des partenaires politiques et qu'il a eu deux contacts avec le Premier ministre après la chute de l'ancien régime. Il a souligné que le Mouvement n'est ni avec, ni contre le Gouvernement par intérim, mais qu'il le considère comme étant le prolongement du gouvernement précédent. Il a, également, exprimé son refus de la logique d'exclusion adoptée lors de la constitution de ce gouvernement et des commissions nationales, ainsi que de la nomination des gouverneurs. Sur un autre plan, le Mouvement a reconnu ses responsabilités dans les événements de Bab Souika, précisant qu'ils s'agissaient d'erreurs individuelles commises par certains jeunes du Mouvement qui étaient victimes de répression, faute de l'absence des leaders, contraints à l'exil ou emprisonnés. D'un autre côté, plusieurs membres du Mouvement ont réaffirmé dans leurs interventions la position de principe concernant le respect des droits de la femme et du Code du Statut Personnel (CSP), qui s'inscrit dans le cadre de l'Ijtihad, d'autant plus que sa première mouture a été élaboré par une élite de cheikhs d'Ezzitouna. Au terme de cette rencontre, le Mouvement d'Ennahdha a rendu public un communiqué dans lequel il réitère son engagement à contribuer de concert avec tous les partenaires nationaux à la réalisation du projet civilisationnel national et son attachement au régime républicain qui s'appuie sur la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la magistrature, à la démocratie et au militantisme civique pacifique.