Engagement dans les entreprises et groupes du clan Ben Ali : l'ATB s'en tire avec le minimum de dégâts
Invitées par le gouverneur de la Banque Centrale à communiquer sur leurs engagements dans les entreprises et groupes appartenant aux membres de la famille du président déchu, les banques concernées s'y sont pliées, pour la plupart avec une célérité remarquable. C’est ainsi que l’ATB indique que ses engagements se limitent à 180 MD, soit 7% uniquement du total (2,500 milliards) du secteur bancaire. Ils ne représentent que 6.5% du portefeuille crédit et 4.8% du portefeuille crédits et titres commerciaux (bons de trésors et obligations.)
A l’analyse, il s’est avéré que 94% des engagements de l’ATB sont considérés comme créances courantes. Le reste, à savoir 11.6 MD, soit 6%, seront classées, en différentes classes, pour diverses raisons et ne représentent que 0.4% du portefeuille crédit et 0.3% du portefeuille crédit et titres commerciaux. Le provisionnement nécessaire sur les créances classées à constater sur l’exercice 2010, serait à hauteur de 6.7 MD, soit 0.23% du total portefeuille crédit et 0.18% du total portefeuille crédits et titres commerciaux. Un effort soutenu de récupération des créances, après l’aboutissement des procédures nécessaires pour réaliser les garanties acquises par l’ATB, pourrait s’avérer significatif. Le système de gouvernance mis en place au sein de la banque avec différents comités et mécanismes, ainsi que la politique de rigueur adoptée, mettant instances et services en conformité avec les règles de prudence et d’éthique qui ont toujours prémuni l’ATB contre les lourdes ardoises, comme lors des cas les plus significatifs enregistrés dans le secteur bancaire durant les dernières années.
Par ailleurs, l’ATB qui a vu 13 de ses agences attaquées, subissant de lourds dégâts, a pu les remettre toutes en service, ainsi que les DAB endommagés. Le coût total des sinistres s’élève à 6MD et se trouve assuré à 80%, grâce à des contrats avec extensions couvrant l’option complémentaire d’émeutes et mouvements de rue.
Quel soutient apporte l'ATB à la reprise économique?
Interrogé par Leaders, M. Férid Ben Tanfous, Directeur général de l’ATB a salué la révolution, se recueillant sur la mémoire de ses martyrs et s’est déclaré optimiste quant aux nouvelles perspectives que l’assainissement du climat des affaires et la reprise économique offrent désormais à la nouvelle Tunisie. « Le potentiel des hommes d’affaires tunisiens ne pourra que s’éclater, dit-il, pour développer l’économie et promouvoir de nouveaux projets, profitable à l’ensemble du pays. »
Qu’a fait l’ATB pour ses clients et que pourra-t-elle faire pour l’accompagnement et le soutien de la révolution ? «A titre transitoire, répond-il, nous offrons notre assistance effective à nos clients, particuliers et professionnels, en leur trouvant les bons arrangements nécessaires, proposant consolidations et reports, etc. A l’ATB, nous sommes habitués à gérer les crises, comme en 2002 et 2008, ou lors de la crise de l’huile et celle de l’aviculture, et nous sommes convaincus que notre rôle est d’être toujours aux côtés de nos clients, la santé de la banque passe, en effet, par celle de ses clients. Pour la révolution, ajoute-t-il, nous devons fournir un effort exceptionnel de recrutement, contribuer à la création des fonds régionaux d’investissement et avoir plus d’imagination et de prise de risque pour l’identification de nouveaux projets et leur financement. Notre SICAR y est déjà active, mais nous devons la déployer davantage, tous comme nos divers mécanismes. »