L'Union européenne et la Tunisie
Depuis la conclusion de l’accord d’association avec la Tunisie en 1995, l’UE entretient des relations économiques privilégiées avec la Tunisie. Alors que notre pays est en train de traverser une période économiquement et socialement difficile depuis que la révolution a triomphé et a montré la nécessité de grandes réformes, l’UE ne propose pour le moment que 17 millions d’euros au titre de l’assistance d’urgence.
Tous les observateurs, y compris les européens eux-mêmes notent qu’il s’agit d’un montant ridicule. et en tout cas , bien en deçà des besoins. Il est de l’intérêt de l’UE que la Tunisie relance son économie et assure le plein emploi de ses jeunes dans les meilleurs délais. Ce qui nécessite des investissements importants canalisés surtout vers les régions déshéritées de l’intérieur du pays. Faute de quoi, comme l’exode en mer vers le côtes italiennes de centaines de jeunes tunisiens le montre, l’UE se trouvera submergée par ces masses sans emploi.
La première chose que l’UE devrait faire, tout en augmentant son aide publique à la Tunisie, c’est d'accélérer les procédures politiques et juridiques pour assurer le retour à la Tunisie des avoirs gelés des responsables de l’ancien régime. Il s’agit, d’après les estimations, de 15-20 milliards d’euros. Ces sommes représentent davantage que les dépenses budgétaires totales de la Tunisie en 2010. Si la Tunisie peut récupérer ces ressources rapidement, elle sera en mesure d’assurer le plein emploi de ses jeunes dans l’immédiat.
Que l’UE, en collaboration étroite avec les autorités tunisiennes intérimaires, commence ce travail sans tarder.