News - 03.03.2011

Une semaine de manifestations à la coupole d'El Menzah pour dire oui à la liberté, non à l'anarchie et au chaos

Grande journée de mobilisation ce samedi à partir de 13h pour le groupe des «Tunisiens indépendants pour la démocratie» à la Coupole d’El Menzah après une semaine où les manifestations se seront poursuivies au même endroit de 17h à 19h. Dans son communiqué officiel, le groupe rappelle qu’il est attaché aux nobles valeurs de la révolution tunisienne pour la dignité, la justice sociale et la liberté et que ses principales revendications portent sur une transition pacifiste et transparente vers un système démocratique qui exprime la volonté du peuple tunisien.

Sur le terre-plein qui fait face à la coupole d’El Menzah, nous rencontrons Adel, cadre dans une banque qui nous raconte l’immobilisme dans lequel est plongé son service depuis plusieurs semaines. «Les demandes de crédit sont quasiment nulles, tout le monde est dans une position d’attentisme, nous ne faisons plus que du recouvrement». Plus loin, une mère angoissée s’insurge : « je fais le flic devant l’école de mon fils où des voyous sans scrupules se pointent à l’improviste pour tout casser, je ne peux plus aller travailler tranquille ». Salwa, enseignante universitaire en droit nous avoue être déconcertée par l’impatience de certains. «Aujourd’hui, dit-elle, un groupe de diplômés a pris d’assaut l’administration de la faculté pour réclamer immédiatement leur recrutement en tant qu’enseignants». C’est ce type de pratiques que veulent voir cesser les milliers de personnes venues exprimer leur colère devant la Coupole d’El Menzah. La plupart accusent aussi l’UGTT d’être derrière les revendications intempestives formulées par des personnes en situation précaire que certains responsables de la centrale syndicale exploitent pour s’imposer sur l’échiquier politique national comme un acteur de premier plan. Les manifestants, dans une pétition qui circule entre eux, dénoncent ce qu’ils considèrent comme un dépassement des prérogatives d’une institution syndicale dont le rôle est, comme ils le disent, purement professionnel et ne devrait pas s’immiscer dans les affaires politiques du pays. Des pancartes qui affichent "UGTT dégage" et J"rad dégage" attestent d’ailleurs de cette position, bien qu’elle ne soit pas revendiquée par les porte-parole du mouvement qui insistent bien sur le fait qu’ils respectent les positions des différents partis politiques et des syndicats du pays.

Sur Facebook, plusieurs pages ont été créées tout au long de la semaine dont « les silencieux rompent le silence » qui rassemble déjà plus de 10.000 personnes. Devant les accusations émises par certains que ce groupe serait constitué de bourgeois égoïstes, une des membres du groupe, Rym Ben Nasr, a cette belle phrase : «Je ne suis ni riche ni pauvre, je suis Tunisienne, j'ai apporté mon petit quelque chose à la construction de mon pays, je n'ai pas envie de perdre ce qu'on a difficilement acquis et je veux participer à la construction démocratique de mon pays». Tout est dit.


ABH