Utica: Pourquoi Kais Sellami s'est-il retiré du comité provisoire de Hammadi Ben Sédrine ?
Kais Sellami, l’un des animateurs du Mouvement pour le Renouveau de l’Utica, choisi samedi membre du comité provisoire de l’Utica, présidé par Hammadi Ben Sédrine a décidé de se retirer « immédiatement » de cette structure. Membre de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique (Yadh Ben Achour), et jouissant du soutien d’un grand nombre de chefs d’entreprises, il se résout à ce retrait qui traduit un vrai malaise au sein de la centrale patronale.
L’enjeu est de plus en plus sérieux pour l’Utica : faute d’un consensus rapide sur la refonte et une implication plus forte dans la transition démocratique et les négociations sociales, les risques de partition de la centrale patronale ne sont pas exclus. Beaucoup d’espoirs étaient fondés sur la réunion, samedi 19 mars, du conseil national qui a été marqué par la formation d’un comité provisoire composé de 20 membres et présidé par Hammadi Ben Sedrine. Certains porteurs de l’élan de refondation dans le cadre d’un Mouvement pour le Renouveau de l’Utica, peu satisfaits de leur non-représentation en bon nombre, ont accepté d’attendre la première réunion de ce comité provisoire, mardi 22 mars, avant de se prononcer. Ils ne semblent pas y trouver satisfaction. Et voilà que leur représentant, Kais Sellami, décide de se retirer de cette structure. Pour mieux comprendre la situation, essayons de savoir d’’abord qui sont-ils et, et ensuite, qu’en pensent-ils ?
Leur nombre ne cesse de croître, d’une dizaine qui s’étaient réunis dès le 17 janvier, ils sont à présent plus d’une centaine, de divers secteurs et diverses régions. Parmi eux on retrouve Kais Sallemi, Khelil Ghariani, Khaled Fourati, Paul Memmi, Khalil Charfi, Hedi Sellami, Med Ali Mankai, Slim Ghorbel, Abdelwaheb Mcharek
Karim Baklouti Barketallah, Kamel Ben Ameur, Khaled Abdeljaouad, Souheil Nabli, Iheb Beji, Yassine Abdelkafi, Abdelaziz Babbou, Ali Bouzouita, Mohamed Kharrat, Slim Abdelmoula et bien d’autres.
Echaudé par le déroulement de la réunion du comité provisoire, le mouvement n’a pas manqué de déclarer qu’il « désavoue les pratiques observées pour la constitution du « bureau exécutif provisoire » et se désolidarise totalement de ses actions ; en aucun cas le mouvement ne peut être utilisé pour légitimer des pratiques contraires à ses valeurs, » estimant « qu’il y a risque fort que l’exécutif de l’UTICA continue à gérer la Centrale selon les mêmes méthodes du passé, ce qui ne permettra pas la renaissance d’un patronat fort et légitime, objectif pour lequel le mouvement a milité depuis le 17 Janvier et d’annoncer le retrait immédiat de Kais Sellami, du bureau exécutif provisoire.
« Le mouvement continue à croire, selon le communiqué publié à cette occasion, que seule l’intégration des nouvelles compétences et des nouvelles idées permettra à l’UTICA de retrouver sa crédibilité auprès des chefs d’entreprises, des entrepreneurs, du gouvernement et de l’ensemble des composantes de la société. » Il poursuivra son action « pour le bien de l’entreprise tunisienne et du secteur privé avec toutes les forces vives qui partagent ses idéaux de démocratie et de changement dans le cadre des principes de la révolution de la dignité », comme il « veillera à tenir informés ses sympathisants de toutes ses initiatives et actions pour l’intérêt de l’Entreprise et de l’emploi.»