La réponse des Juifs tunisiens aux responsables israéliens: «Nous ne quitterons pas notre pays »
«Nous savons qu’il y a un vent de détresse parmi les juifs de Tunisie dont beaucoup voudraient émigrer en Israël». Non seulement les Tunisiens juifs n’ont pas cédé à cette invite de la ministre israélienne de l'immigration bien qu’appuyée par des incitations financières alléchantes, mais ils l’ont vivement dénoncée par la voix de M. Pérez Trabelsi, président de la communauté juive de Djerba où réside le gros de cette communauté (1200 personnes sur un total de 1600). Celui-ci a déclaré à l’AFP que ses coreligionnaires sont attachés à leur pays et n’ont nullement l’intention de le quitter : «Nous sommes avant tout des Tunisiens et nous n'avons aucun problème, nous vivons comme tout le monde et aucun juif ne va quitter le pays", a-t-il affirmé soulignant le "mécontentement de la communauté juive contre les déclarations des responsables israéliens sur leur situation en Tunisie"
Il abonde ainsi dans le même sens que M. Roger Bismuth, président de la communauté juive tunisienne. Dans une interview (au fait, on s'explique mal l'obstination de la journaliste à s'exprimer en arabe littéral alors qu'il aurait été plus commode de mener l'entretien en tunisien où l'invité est plus à l'aise) au journal de 20H de la Chaîne nationale, le lundi 28 mars, M. Bismuth, un homme d’affaires bien connu de la place et l’un des doyens d’âge de cette communauté s’est inscrit en faux contre les allégations de la ministre israélienne.
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères avait réaffirmé lundi l'étonnement de la Tunisie face aux « déclarations d'une responsable gouvernementale d'un pays qui a, de tout temps, dénié le droit du peuple palestinien au retour à la terre de ses ancêtres, défiant honteusement la légalité internationale
Le ministère a rappelé que les juifs tunisiens "ont constitué, tout au long de l'histoire de la Tunisie, une partie intégrante de la société tunisienne, vivant en parfaite harmonie avec ses différentes composantes et dans le cadre du respect de leurs droits et de leurs libertés, en tant que communauté religieuse indépendante".