News - 31.03.2011
Le conseil d'administration de la Banque Centrale se soucie de la perte de dynamisme de l'économie induite par la non reprise de l'activité des secteurs dans des délais acceptables
Le Conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) réuni, mercredi, à Tunis, a examiné la conjoncture économique et financière au double plan national.
Le BCT a indiqué que le conseil a procédé, au début de ses travaux, à l'approbation des états financiers de la Banque Centrale arrêtés au 31 décembre 2010 et audités par les deux commissaires aux comptes.
Il a passé en revue les évolutions de la situation économique et financière, notamment sur le plan national qui a enregistré l'apparition de signes de reprise de l'activité économique mais à un rythme qui demeure en deçà du niveau souhaité.
Cette situation est reflétée, surtout, par l'accroissement des échanges commerciaux avec l'extérieur, alors que la production industrielle s'est repliée, principalement dans les industries manufacturières, et les recettes touristiques en devises ainsi que les flux des investissements directs étrangers se sont inscrits en baisse.
Par ailleurs, les intentions d'investissement industriel ont accusé un net fléchissement, surtout dans les projets orientés vers l'exportation, ce qui montre la nécessité d'œuvrer à renforcer la confiance des investisseurs.
Ces évolutions, qui ont entraîné une baisse des avoirs en devises (12.087 MDT ou 136 jours d'importation à la date du 28 mars 2011 contre 13.003 MDT et 147 jours à la fin de l'année 2010), sont de nature à accroître les tensions sur le rythme de la croissance économique et les équilibres financiers.
Dans ce cadre, le Conseil a examiné les principaux défis posés à court terme et qui concernent, notamment, les risques de transmission des retombées négatives et des difficultés que connaît la conjoncture économique mondiale à l'économie tunisienne, l'aggravation du déficit des paiements extérieurs, la perte de dynamisme de l'économie induite par la non reprise de l'activité des secteurs dans des délais acceptables, l'accroissement du chômage et le recul du rythme de la demande intérieure.
A cela s'ajoutent les risques d'affaiblissement des capacités du secteur financier, en raison de l'augmentation des impayés sur les crédits octroyés aux entreprises et aux particuliers et de l'accroissement des besoins des banques pour en constituer les provisions, ainsi que les pressions d'ordre économique et social exercées sur le budget de l'Etat.
De tels défis exigent la prise d'urgence de mesures pratiques pour assurer la relance de l'économie et stimuler l'emploi, sachant que la conjoncture nationale et régionale ne permet pas une marge d'action aisée. Sur le plan monétaire, le Conseil a noté la progression de la masse monétaire M3 au taux de 2,7%, durant les deux premiers mois de l'année 2011, et la poursuite de la contraction de la liquidité bancaire, au cours du mois de mars, ce qui a nécessité l'intervention de la BCT pour injecter une enveloppe importante de liquidité.
Ainsi, le taux d'intérêt moyen a atteint 4,59% contre 4,65% en février, étant signalé que la dernière réduction du taux de la réserve obligatoire a permis de fournir une liquidité supplémentaire au système bancaire pour environ 360 MDT.
A la lumière de ces évolutions et vu le recul du taux d'inflation, au cours des deux premiers mois de l'année 2011, à 3,2% contre 4,9%, durant la même période de l'année passé, et pour fournir les conditions favorables à la relance de la production et de l'investissement et à la reprise du rythme de l'activité économique, à même de permettre la promotion des exportations et l'accroissement des créations d'emplois, le Conseil d'Administration a décidé de réduire, de nouveau, le taux de la réserve obligatoire des banques de 5 points de pourcentage et de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la BCT.
Il a, par ailleurs, recommandé d'accélérer la mise en oeuvre par le système bancaire des mesures qu'il se doit de mettre en place pour soutenir les entreprises tout en veillant à préserver les fondements de la stabilité financière.
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