Les portes du Menzel
Abdelmajid Bouslama est une belle illustration de cette méritocratie instaurée au lendemain de l’indépendance qui a permis à des dizaines de milliers de jeunes de prendre l’ascenseur social. Né en 1942 dans l’ile du Djerba, l’auteur de "Les portes du Menzel" (1), malgré « le dénuement le plus absolu », sera sauvé « in extremis » par l’école. Un cursus qui sera couronné par une agrégation en médecine. Notre docteur revient dans son livre sur les temps forts de ce parcours dans une langue élégante, sans fioritures. Il égrène ses souvenirs d'enfance à Djerba puis Séliana, décrit la vie d’un étudiant provincial dans le Tunis des années 60 qu'il arrive à nous restituer à merveille, sans oublier les évènements marquants de cette période qui ont servi de toile de fond à son récit autobiographique. Tout à ses études et sa quête de reconnaissance, l’auteur enjambe allègrement les obstacles, malgré quelques petites déceptions qui ne portaient pas à conséquence. Il a une pensée pour ses maîtres tunisiens et français, revient sur les circonstances de sa rencontre avec sa future femme puis son mariage, évoque la naissance de son premier enfant, la mémoire de ses parents puis son entrée dans la vie active d'abord à Tunis, Gabès, Monastir.
Aujourd’hui, médecin consultant à Paris, revenu de tout, Il porte un regard plein de sagesse sur la vie, l’amitié, la réussite pour arriver à cette conclusion : « être heureux, la seule vraie réussite, c’est d’être bien avec soi-même ».
(1) Abdelmajid Bouslama Les portes du Menzel 340 pages cartaginoiseries