News - 16.04.2011
Caïd Essebsi propose de ramener la parité à 30% et craint un déséquilibre du paysage politique en cas d'exclusion totale des ex-RCD
C’est ce vendredi que le conseil des ministres examinera le projet de décret-loi au sujet de la loi électorale, adopté par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Nombre de dispositions, notamment celles relatives au financement des partis, la parité hommes-femmes (50-50) et à l’exclusion de tout le personnel politique sous Ben Ali et les responsables de l’ex-RCD (depuis 23), suscitent divers débats. Le projet de la Haute instance sera-t-il adopté tel quel ou fera-t-il l’objet de révision par le gouvernement ? Le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi vient de livrer sa première réaction.
« L'institution du principe de parité dans les listes électorales de l'assemblée nationale constituante est une décision "progressiste et audacieuse", a estimé M. Caid Essebsi relevant toutefois que toutes les régions ne seront pas aptes à respecter cette condition d'où le risque d'annulation de plusieurs listes. Il a proposé l'adoption du principe de la parité au taux de 30% au moins. » S’adressant samedi aux gouverneurs lors de leur première conférence après le 14 janvier, le Premier ministre a également évoqué l'exclusion des anciens responsables du Rassemblement Constitutionnel Démocratique des prochaines échéances électorales. Il a souligné à cet égard que «cette décision, bien qu'elle soit importante, risque toutefois de provoquer un déséquilibre du paysage politique et qu'elle ne serait d'aucun apport pour les partis nouvellement créés."
Cette décision, a-t-il estimé, servira plutôt les intérêts d'un parti ou d'une catégorie déterminés. Il a appelé à approfondir la réflexion autour de cette question, de poursuivre la discussion et d'être à l'écoute de toutes les parties. Cette question fera l'objet d'une décision vendredi prochain.
Certains partis politiques, a-t-il dit, sont plus "actifs et mieux préparés que les autres" pour s'engager dans la vie politique et les prochaines échéances électorales. Il s'agit d'un aspect qui devrait être pris en considération afin d'assurer les meilleures conditions de l'opération électorale loin de toutes formes d'abus, a-t-il soutenu. Une commission nationale indépendante pour l'organisation des prochaines élections sera mise en place prochainement en vue de superviser les élections en collaboration avec l'ONU, l'Union Européenne et des experts, a-t-il précisé.