Utica : Wided Bouchammaoui, présidente du Comité National de Transition

 

Après la démission de Hédi Djilani, le bureau exécutif a confié l’intérim de la présidence à Hammadi Ben Sédrine, décision confirmée par le conseil national réuni le 10 février 2011. Mais des voix de renouveau et de refondation de la centrale patronale, qui s’étaient déclenchées dès le lendemain du 14 janvier se sont faites de plus en plus pressantes pour geler le BE et créer un comité provisoire. Diverses équipes sont sur la piste, notamment le Mouvement pour le Renouveau et celle de « Sauvons l’Utica ». Hammadi Ben Sédrine s’est battu avec quelques collègues du BE afin de trouver un compromis, à travers une recomposition d’une équipe provisoire mixte, approuvée par le conseil national réuni le 19 mars 2011 et érigé en BE provisoire.

 

Compromis fragile, en fait, puisqu’il n’a pas recueilli, faute de consensus, au moins une large majorité, ni permis à l’Utica de reprendre pied en tant que partenaire effectif sur la scène. Seuls, deux de ses nouveaux dirigeants, Kais Sellami et Khalil Ghariani ont pu, grâce à leur propre engagement militant, rejoindre la Haute Instance d’Yadh Ben Achour et d’autres, notamment Tarek Cherif et Hichem Elloumi, se déployant sur tous les front, notamment à l’international, pour rassurer les investisseurs étrangers et accélérer la reprise économique. Sur le terrain, les Tarek Ben Yahmed, Khaled Fourati et Slim Ghorbel mobilisent les troupes.

 

 

Eprouvé par tant de luttes internes et de contestations, en plus de la situation sociale au sein même de l’organisation, dépité, Hammadi Ben Sédrine était tenté de jeter l’éponge, annonçant jeudi lors de la réunion du BE provisoire, son intention de démissionner de ses fonctions, ce qu’il confirmera sur une station radio. Changement de cap, vendredi. Le bureau exécutif légal de 2006 (formé de 18 élus dont 5 ont démissionné), s’est réunit toute l’après-midi, à huis clos, sans la présence des autres membres du bureau exécutif provisoire du 19 mars et nouvelle décision est prise :

La mission du CNT est d’assurer les meilleures conditions à la tenue du congrès dans les plus brefs délais et de mettre en place 6 commissions spécialisées : congrès, refonte des statuts, économie, affaires sociales, relations extérieures et communication. Il aura, dans ce même cadre, à engager le renouvellement des structures : chambres, fédérations et unions régionales et à représenter l’Utica dans les négociations sociales ainsi que dans les contacts avec le gouvernement et les différentes instances.

 

 

Le CNT se compose de 20 membres à raison de 5 représentants de chaque entité à savoir le BE de 2006, les fédérations, les unions régionales et les autres mouvements de chefs d’entreprises. Wided Bouchammoui le répètera sans cesse : nous demeurons ouverts à tous et avons engagé dialogue et concertations avec d’autres équipes, notamment celle de « Sauvons l’Utica » et sommes à l’écoute de toutes les opinions. 

 

Hichem Elloumi le confirmera en soulignant que plus que jamais, la centrale patronale a grandement besoin de tous ses adhérents et s’emploie à défendre l’entreprise et la pérennité de l’emploi, invitant chaque chef d’entreprise à faire preuve d’un esprit citoyen et à privilégier le sens de la responsabilité sociale.

 

La détermination semble être forte, cette fois-ci. L’essentiel est de boucler le projet avec succès avant le 24 juillet en inventant une nouvelle organisation, consensuelle, forte et attractive. Wided Bouchammoui, Hichem Elloumi et leurs co-équipiers y parviendront-il en si peu de temps et face à autant de défis à relever ? Oui, répondent-ils d’une seule voix.