La colère des chefs d'entreprises sinistrées
Selon les statistiques du ministère de l'Industrie et de la Technologie, le nombre des entreprises industrielles directement ou indirectement touchées par les actes de pillage, vol et ou incendie, a atteint jusqu'au 25 avril 2011, 220 entreprises employant 10 000 personnes.
Le patronat estime, pour sa part, le nombre des entreprises dont les dégâts ont atteint plus de 10 000 dinars, à 315 entreprises, outre les 200 unités ayant subi des dommages inférieurs à ce montant.
Les dégâts, évalués par l'UTICA à 140 millions de dinars, varient entre l'arrêt total des activités, la baisse du rythme de production, la perte de clients et la tension sociale au sein de l'entreprise.
Réunis au siège de la centrale patronale, dans le cadre d'une journée sur les entreprises sinistrées, plusieurs chefs d'entreprise industrielles et commerciales, des prestataires de services ou artisans ont réclamé, dans un climat de tension très vive, des avances leur permettant d'honorer une partie de leurs engagements financiers ou de réparer les dégâts subis, suite aux évènements qui ont secoué le pays fin 2010-début 2011 et ce, en attendant le versement de la totalité des indemnisations.
Le commerce de l'électroménager figure parmi les secteurs les plus concernés par les actes de pillage et de saccage.
D'autres opérateurs, victimes d'actes de pillage, vol et incendie pendant "les évènements" et visiblement très en colère contre ce qu'ils ont appelé "absence d'actions concrètes" dans la gestion du dossier des entreprises sinistrées, se sont plaints de la situation financière particulièrement difficile après la perte de leurs moyens de production et ou de leurs clients.
Certains d'entre eux ont également relevé le manque de sécurité sur les sites de production en raison des mouvements de protestation sociale, d'une part, et des actes de saccages, d'autre part.
Ils ont également déploré "l'acharnement des banques" à leur encontre et le refus affiché par ces dernières de faire bénéficier les opérateurs d'un rééchelonnement de la dette.
Selon Abdellatif Chaabane, représentant du ministère des Finances, le décret-loi portant réparation des dégâts occasionnés, au cours des derniers mois, devrait être signé et publié dans les prochains jours, ce qui est de nature à accélérer le paiement des indemnisations.
Les mesures décidées par le gouvernement provisoire au profit des entreprises sinistrées portent notamment sur la prise en charge par l'Etat de 50 pc de la contribution patronale au régime légal de sécurité sociale, durant la période de recours à la réduction des heures de travail (8 heures par semaine au minimum) ainsi que la prise en charge par l'Etat de la contribution patronale au régime légal de sécurité sociale durant la période de la mise des travailleurs au chômage technique.
Quant aux mesures financières, elles portent en particulier sur la prise en charge par l'Etat de 40 pc des dégâts subis par l'entreprise, plafonnée à 500 mille dinars.