Jalloul Ayed à Paris: Tunis veut être un partenaire, pas une "source d'emplois bon marché"
Le ministre des Finances, Jalloul Ayed, a appelé mercredi à Paris les investisseurs français à ne plus considérer son pays comme une "source d'emplois bon marché" mais comme un véritable "partenaire", rapporte l'AFP.
"Il est temps aujourd'hui de ne plus regarder la Tunisie comme une source d'emplois bon marché mais comme une opportunité de création de valeur, d'accès à de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne, au Maghreb, au Moyen-Orient et même en Europe", a déclaré M. Ayed devant la presse, au siège du Medef.
Rappelant que la France était le "premier partenaire économique, premier investisseur et client" de la Tunisie, le ministre tunisien des Finances a estimé qu'elle pouvait "faire beaucoup plus et beaucoup mieux que les 800 millions d'euros d'investissements" annuels.
M. Ayed et trois autres ministres tunisiens (Houas, Brahim et Aidi) avaient fait auparavant salle comble au siège du patronat français, s'exprimant en termes similaires devant plusieurs centaines de responsables d'entreprises françaises et franco-tunisiennes.
"Les mesures que nous sommes en train de prendre pour la promotion de l'investissement, pour le renforcement des institutions et des marchés financiers font que les entreprises françaises auront beaucoup plus d'opportunités", a-t-il assuré.
M. Ayed a souligné que l'emploi restait "le problème crucial en Tunisie" avec "150.000 à 160.000 diplômés chômeurs" et des perspectives de création d'emplois et de croissance nettement revues à la baisse après la révolution qui a provoqué mi-janvier la chute de Ben Ali.
"Avec un taux de croissance de 5,5% tel qu'il était prévu pour 2011 dans le plan initial, on espérait créer 85.000 emplois, aujourd'hui, avec une prévision de croissance ramenée à moins de 1%, je serais heureux si l'économie pouvait créer 20.000 emplois", a-t-il observé, enchaînant: "La révolution est comme une naissance, c'est très beau mais ça fait mal"(AFP).