74% des Tunisiens préfèrent le régime parlementaire
Les résultats d'un sondage d'opinion annoncés, mercredi, à Tunis révèlent que l'intérêt des Tunisiens, aujourd'hui, pour la vie politique reflète leur volonté de mieux participer aux affaires publiques. Ils révèlent, d'autre part, les attentes de la société tunisienne de plus de transparence et de démocratie concernant la gestion des affaires du pays, à travers l'appel massif à un régime parlementaire.
Ce sondage, réalisé par l'Institut de sondage et de traitement de l'information statistique (ISTIS) en partenariat avec "Mayadine, plateforme de market research", a concerné un échantillon représentatif de 1828 personnes réparties sur l'ensemble du territoire. Il relève que 62 pc des personnes interrogées ont une faible connaissance du paysage politique et que 27 pc en ont une connaissance moyenne. 36,5 pc indiquent qu'ils ne connaissent aucun parti, en Tunisie, ni même leur noms, alors que 30,3 pc connaissent un à trois partis, contre 11,3 pc qui ont des connaissances sur moins de dix partis.
Le mouvement Ennahdha arrive au premier rang des partis les plus renommés chez les Tunisiens, avec 54 pc, suivi par le mouvement Ettajdid avec 35 pc, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) avec 23 pc, le Parti démocratique progressiste (PDP, avec 18 pc, le Parti de l'unité populaire (PUP) avec 18 pc et le Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) avec 14 pc.
Sur l'ensemble de l'échantillon interrogé, 68,2 pc ont souligné qu'ils ne sont pas satisfaits du nombre des partis politiques en Tunisie, aujourd'hui, alors que 64,6 pc ne le sont pas en ce qui concerne l'efficacité de ces partis.
Les résultats du sondage ont été répartis sur trois axes principaux qui sont "La situation actuelle dans le pays", "La Révolution et sa relation avec la presse et les médias" et "La perception des tendances politiques des Tunisiens".
41,4 pc des personnes interrogées estiment comme moyen le rendement du gouvernement provisoire, 28,8 pc le jugent limité, alors que 46,2 pc jugent très performant le Premier ministre du gouvernement provisoire.
En outre, le sondage qui a été réalisé entre le 4 et le 11 avril 2011 montre que 43,7 pc des personnes interrogées jugent "faible" la performance du président de la République par intérim, contre 36,2 pc qui le considèrent "moyen' et 20,1 pc "très efficace".
Concernant le volet de "la perception des tendances politiques", les résultats du sondage montrent que 56 pc de l'échantillon distinguent entre le régime présidentiel et le régime parlementaire, contre 44 pc qui ne connaissent pas la différence entre les deux.
74 pc font part de leur préférence pour le régime parlementaire, contre 26 pc pour le régime présidentiel. La chute de la dictature de Ben Ali semble avoir réconcilié les Tunisiens avec la politique. Avant la révolution, plus de 76 pc de la population, en étaient totalement désintéressés. Ce taux a changé, aujourd'hui, avec 55 pc qui s'intéresse à la politique, après la révolution du 14 janvier 2011.
Au volet de "la Révolution et sa relation avec la presse et les médias", les données montrent que 91,4 pc des Tunisiens suivent les informations, contre 42,5 pc seulement, avant la révolution.
Les événements ont nettement amélioré l'opinion du public sur la crédibilité et la qualité des journaux tunisiens. Les résultats du sondage montrent que 83,2 pc de l'échantillon jugent non crédibles les journaux, avant la Révolution, alors que 41,3 pc estiment que les informations véhiculées par les journaux sont, aujourd'hui, bonnes ou excellentes, 35 pc qu'elles sont moyennes et 23,3 pc pensent qu'elles sont faibles.
D'autre part, 46,4 pc des Tunisiens estiment que les programmes de débats télévisés sont encore en-deçà des attentes des téléspectateurs, contre 29,2 pc les jugeant sans apport, à l'heure actuelle, alors que 24,4 pc en sont satisfaits.
En outre, 13,7 des personnes sondées ne ressentent aucun changement dans la situation actuelle du pays, alors que 66,1 pc pensent que l'évolution de la situation dans le pays n'est pas claire concernant le proche avenir.
Pour 55,2 pc de ces personnes, la Tunisie est proche, aujourd'hui, des sociétés occidentales, contre 44,8 pc qui considèrent qu'elle l'est plutôt des sociétés arabo-islamiques.