L'adhésion du Maroc au CCG : est-ce la fin de l'UMA ?
La probable adhésion du Maroc au Conseil de Coopération du Golfe après qu’il ait été convié « à préparer son dossier» va-t-elle sonner le glas de l’Union du Maghreb Arabe ? On est porté à le croire même si Rabat a pris soin d’affirmer son « attachement à l’UMA ». Un attachement qui, il faut bien le reconnaître, ne doit pas peser bien lourd face aux perspectives que cette adhésion peut ouvrir à un pays comme le Maroc en matière d’emploi et d’investissement. Car le CCG qui comprend les riches émirats du Golfe pèse 900 milliards de dollars. De quoi résoudre les problèmes de bien des pays d’où le nombre de candidats qui se bousculent au portillon ( Maroc, Jordanie, Yémen et Irak).
Alors que le CCG peut se prévaloir d’un bilan positif depuis sa création et s’achemine vers la création d’une monnaie unique, le bilan de l’UMA apparait par comparaison bien maigre en raison des dissensions entre l’Algérie et le Maroc à propos du Sahara Occidental, mais aussi de l'absence de volonté politique chez la plupart des dirigeants maghrébins. Il faudra donc se résoudre un jour à mettre fin à cet acharnement thérapeutique dont cette institution fait l'objet depuis des années, histoire de donner le change aux opinions maghrébines, et tirer les conclusions de son échec. Nos dirigeants n'auront pas à craindre la colère de la rue. L'UMA disparaîtra comme elle a été créée, dans l'indifférence quasi générale. L'alternative sera peut-être l'adhésion au CCG, si les émirs veulent bien de nous. Il faut, néanmoins, veiller à ce qu'il ne se transforme à terme en "Sainte Alliance" dont l'objectif premier serait d'endiguer les mouvements révolutionnaires dans le monde arabe. Il y a déjà eu un précédent : la Sainte Alliance formée par les empires centraux (Autriche-Hongrie, Prusse) et la Russie, vainqueurs de Napoléon en 1815, pour se protéger d'éventuelles révolutions.