Où sont les organismes arabes et islamiques de financement?
La Banque mondiale, la Banque africaine de développement viennent d'octroyer à la Tunisie de la Révolution 500 millions de dollars US, chacune. L'Agence française de Développement fournit 350 millions d'euros. La Banque européenne d'investissement accélère ses procédures pour un décaissement rapide des financements de projets tunisiens. Ces efforts sont louables et méritent d'être soulignés et appréciés par le peuple tunisien.
La Tunisie ne voit rien venir du côté des organisations arabes et islamiques jusqu'à présent. Tout au moins, on ne voit pas d'annonces d'action de leur part. Pourtant notre pays a entretenu par le passé des relations étroites avec ces organisations.
Le Fonds arabe de développement économique et social dont le Président, Abdulatif Yusuf Al Hamad, est un grand ami de la Tunisie, a eu des financements qui remontent au début de l'indépendance. Ce Fonds a financé par exemple la STEG à l'époque. La Banque islamique a, elle aussi, financé de nombreux projets dans notre pays. Le Fonds saoudien, le Fonds d'Abu Dhabi et le Fonds koweitien ont également contribué. Sur le plan du secteur bancaire et privé, l'Arab Investment Company, basée a Riyad, a elle aussi contribué. Où sont ces institutions dans leurs relations avec la Tunisie d'aujourd'hui? Pourquoi le Ministère du plan et de la coopération internationale qui a dû certainement les approcher n'en parle pas? Quelle a été leur réaction?
Nous ne les voyons pas venir épauler notre pays au moment où nous avons besoin de mobiliser le maximum de ressources pour faire face aux défis du chômage des jeunes et à l'afflux des réfugiés en provenance de la Libye.
Il faut espérer que les dirigeants de ces organismes se rendent compte assez rapidement de la nécessité de contribuer au développement d'un pays qui a été à l'origine du printemps arabe, le Tunisami (tsunami tunisien de liberté et de démocratie). Les jeunes arabes et le monde entier observent leur attitude qui ne peut qu'être positive dans les prochaines semaines. Ils ne peuvent pas tourner leur dos aux jeunes qui sont l'avenir.
Dr Moncef Guen