Opinions - 22.05.2011
Constituante: respectons l'échéance du 24 juillet
Doublons les équipes, triplons-les s'il le faut, organisons-nous en équipes projets, mettons en place une task-force mais respectons les échéances !
Les élections ont été annoncées pour le 24 juillet et tout le monde le sait depuis des mois, l'argument selon lequel « on n'y arrivera pas » n'est pas recevable ! L'argument n'est pas recevable et l'impact d'un report serait catastrophique.
Car si se donner plus de temps est toujours plus confortable, continuer ainsi dans le cadre d'un gouvernement de transition, auquel, à tort ou à raison, l'on refuse le pouvoir d'initiative, ne peut qu'aggraver la situation économique.
Dans quel état d'esprit iront voter nos électeurs lorsque l'on sait que chaque mois qui passe augmente chez nos concitoyens le stress et l'anxiété face à l'avenir ?
Il faut désormais agir vite et ne pas se réfugier derrière de faux arguments. Si la loi impose un délai de 2 mois et qu'il nous faut une semaine de plus : changeons la loi ! Jamais, par le passé cela n''a été aussi simple puisqu'il n'est même pas nécessaire de réunir les Assemblées.
Les partis ne seraient pas prêts ? Le seront-ils plus avec trois mois de délai supplémentaire ? Et faut-il attendre que chacun des 72 partis soit en mesure d'aligner des candidats dans toutes les circonscriptions ? Il nous faudrait quelques années pour cela !
Lorsque l'on sait que les mosquées sont, qu'on le veuille ou non, des lieux de propagande politique qui rompent l'égalité entre les partis, est-il bien raisonnable de repousser les élections après Ramadan, mois au cours duquel la fréquentation des mosquées, gloire à Dieu, est démultipliée ?
Ne nous leurrons pas, la Haute-instance indépendante pour les élections n'y arrivera pas plus en 6 mois ou en 12. Son rôle ne peut pas être d'organiser les élections mais de veiller à leur bonne organisation. Son indépendance est une garantie de transparence et de sincérité du scrutin. L'organisation proprement dite est, quant à elle, affaire de professionnels et de logistique, elle nécessite des équipes nombreuses, elle nécessite un véritable savoir-faire que nous n'avons pas ! Qui donc a déjà organisé des élections transparentes en Tunisie ? Il faut faire appel
à des équipes spécialisées en ingénierie électorale et aller les chercher où qu'elles se trouvent, sans états d'âmes.
Ce n'est ni une question de fierté, ni une question de souveraineté ! Il faut mettre à leur service l'administration territoriale (les municipalités, les gouvernorats), le tout sous la supervision de la Haute-instance. On garantira alors efficacité et sincérité et c'est ce dont nous avons besoin.
C'est seulement comme cela que nous y arriverons et comme disait un membre du gouvernement, l'échéance c'est le 24/7 c'est à dire, en langage de commerçants, qu'il nous faut, d'ici là, travailler 7 jours sur 7 et 24h/24. Alors allons y et du nerf !