La participation à la réunion du G8 "ouvre de larges perspectives à la Tunisie"
TUNIS (Nedra Boukesra, TAP) - La participation tunisienne au sommet de G8 (26 et 27 mai à Deauville) a été "positive", a affirmé à l'agence TAP, M. Rafaa Ben Achour, ministre délégué auprès du Premier ministre, qui faisait partie de la délégation tunisienne au sommet.
Elle ouvre de larges perspectives devant la Tunisie, lesquelles doivent être traduites dans la réalité, a-t-il dit.
Dans sa déclaration finale, le G8 s'est notamment engagé pour «un partenariat de long terme avec les pays qui choisissent de lancer une transition démocratique et en faveur des sociétés tolérantes», selon le texte de la déclaration publiée à l'issue du sommet.
Pour la Tunisie et l'Egypte, le sommet a, également, adopté le principe d'un appui de 20 milliards de dollars (environ 27,6 milliards de dinars) sur 2 ans. Ce montant qui sera financé par les banques multilatérales de développement (Banque mondiale, BEI), devrait être renforcé par des aides bilatérales de 20 milliards de dollars partagées entre les pays occidentaux et les pays du Golfe, à raison de 10 milliards de dollars (13,8 milliards de dinars) pour chacun des deux groupes.
Le sommet a laissé le soin de déterminer la part de chaque pays aux ministres des finances et des affaires étrangères des pays participant au Sommet du G8, devant se réunir le 12 Juillet prochain, à Bruxelles. Le partage sera décidé en fonction des projets et programmes présentés par chaque pays.
Ainsi, le gouvernement tunisien, semble «raisonnablement confiant» quant à la satisfaction des demandes formulées lors du sommet.
Invité à participer à la séance consacrée par le sommet de Deauville au «printemps arabe», le Premier ministre du Gouvernement de transition, Béji Caid Essebsi, a présenté, vendredi dernier, un plan de développement économique et social nécessitant une aide extérieure de 25 milliards de dollars (environ 34,5 milliards de dinars) sur 5 ans, soit 10 milliards de dollars sur 2 ans (13,8 milliards de dinars).
Aussitôt sa présentation du plan terminée, M. Caid Essebsi, a été félicité par les Chefs d'Etat et de Gouvernements présents au sommet.
Selon des sources proches de la délégation tunisienne, le Président Barack Obama aurait félicité, le Premier ministre tunisien en souhaitant, demeurer aussi vif d'esprit, en atteignant son âge (84 ans).
M.Obama a, également, exprimé lors d'échanges plus prolongés par la suite, avec M. Caid Essebsi, son respect, pour la révolution tunisienne et sa confiance en sa réussite.
La promotion du plan économique et social de la Tunisie et la sensibilisation à l'enjeu qu'il représente pour l'avenir du processus de transition du pays, a été au menu de l'ensemble des rencontres qu'a eues M.Caid Essebsi et la délégation qui l'accompagne, en marge du Sommet.
A son arrivée à Deauville, le premier ministre s'est entretenu avec la Chancelière allemande, Angela Merkel. La responsable allemande, originaire de l'ex-Allemagne de l'est et ayant vécu une expérience de transition similaire lors du processus d'Unification allemande, s'est montrée sensible à la cause tunisienne et a promis d'appuyer son plan.
A l'échelle bilatérale, les deux responsables se sont entretenus des moyens de faire bénéficier un plus grand nombre d'étudiants tunisiens de bourses en Allemagne, de développer la coopération économique dans les domaines des petites et moyennes entreprises et de la formation professionnelle.
M. Caid essebsi a, également, rencontré le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, qui n'a pas manqué de faire l'éloge de l'accord sur l'immigration conclu entre les deux pays lors du dîner offert aux délégations officielles participant au sommet.
Le plan économique tunisien a été, également, au centre des entretiens avec le directeur général adjoint du fonds monétaire International (FMI), John Lipsky et les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen respectivement, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.
L'accent a été, également, mis au cours de l'entretien avec les responsables européens sur les moyens d'accélérer l'accès de la Tunisie au statut avancé ainsi que sur l'aide qui doit lui être apportée par la communauté internationale dans la gestion de la situation sur les frontières avec la Libye.
Les conditions se sont sensiblement détériorées ces dernières semaines en raison de problèmes de sécurité et de gestion des camps de réfugiés.
Pour les responsables Tunisiens à Deauville, «la Tunisie ne doit pas assumer toute seule les dommages collatéraux de la guerre» en Libye.