Faut-il changer de capitale ?
Il y a quelques jours, au cours de la présentation du programme électoral d’un parti politique, une jeune journaliste avait proposé de changer de capitale, Tunis étant, selon elle, excentrée par rapport au reste du pays au profit de Kairouan, située au cœur même de la Tunisie profonde et première capitale de l’occident musulman. Cela devrait, estime t-elle, donner une impulsion nouvelle au développement dans les régions.
Ce n’est pas la première fois que le sujet est soulevé, même si d’autres zones ont été citées et notamment la plaine de l’Enfidha grâce aux réserves foncières dont elle dispose. Quelles que soient les raisons invoquées, le transfert de capitale est une opération extrêmement coûteuse et qui pourrait prendre des dizaines d’années, sans pour autant permettre de supplanter une ville comme Tunis qui a été le centre politique, économique et culturel de la Tunisie, et même bien au-delà, depuis près de mille ans et dont le nom, de surcroît désigne depuis la chute de la dynastie hafçide notre pays (1), de même que Brasilia n’a pas fait oublier Rio de Jeneiro, Abuja Lagos et Yamassoukro Abidjan, ni aider à développer les régions limitrophes de ces nouvelles capitales. Par contre, une décentralisation réelle avec des pouvoirs plus étendus aux régions (à l'italienne ou même à l'espagnole) pourrait constituer une alternative intéressante à la situation actuelle caractérisée par une centralisation excessive.
(1) A moins de changer le nom du pays, ce qui semble hors de question pour le moment.