N'est pas animateur de débats qui veut
S’il est injuste de nier ou même de minorer le vent de liberté qui souffle sur la radio d’Etat, on doit déplorer certaines dérives qui sont souvent le fait de certains animateurs un peu trop zélés ou mal encadrés, s’agissant, pour la plupart de jeunes, forcément inexpérimentés, qui ont été lancés dans la précipitation au lendemain du 14 janvier au nom d’un jeunisme mal compris. Le peu de disposition de ces jeunes à animer des débats politiques donne parfois lieu à des scènes tragi-comiques. Tel « animateur» demande à son invité qui s’était autoproclamé consultant politique la signification exacte de ????? ????? ?????. Réponse (en français) du consultant «gouvernement de gestion des affaires courantes». L’animateur insiste : « c'est-à-dire ? ». Réponse : ????? ????? ?????. Cette fois-ci, l’animateur n’insiste pas, même si, de toute évidence, il n’a rien compris et… passe à un autre sujet. Dernièrement, une animatrice d’une émission de variétés reçoit au téléphone un auditeur qui participait à un sit in devant le siège du gouvernorat : il lui explique les raisons de son geste. Diplômé du supérieur, il veut bénéficier d’un emploi « en rapport avec son niveau ». L’animatrice lui demande de lui décrire l’ambiance autour de lui : ?????? ????, lui répond-il. entrée en transe de l’animatrice : «c’est une bonne chose, il faut que ça bouge. Nous en avons assez de nous taire» ???? ?????? ???? . Elle répète sa phrase pour être sûre d'être entendue.
Elle était tellement excitée que son invitée en était outrée : « on aimerait quand même que les choses se calment un peu». Elle a droit à une volée de bois vert de l'animatrice qui insiste : « il faut que ça bouge, ça n'a jamais fait de mal à personne ». Si, madame, cela peut faire beaucoup de mal, surtout dans les circonstances actuelles où l'autorité de l'Etat est souvent mise à mal. On pourrait multiplier les exemples à l'infini et c'est la chose la mieux partagée par nos media. Que doit-on attendre d’un bon animateur sinon de modérer les propos de ses invités et d’éviter les dérapages, sans jamais se départir de son calme et surtout de sa neutralité. La liberté d’expression est l’un des principaux acquis de la révolution. Mais trop de liberté tue la liberté. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans la stigmatisation. Car certains arrivent à tirer leur épingle et s'en sortent même avec les honneurs. Mais même s'il y a un seul dérapage il est de trop.