Enfin, un consensus sur la date des élections
La plupart des partis politiques approuvent la nouvelle date des élections pour l’Assemblée nationale constituante (23 octobre 2011) annoncée par le Premier ministre au Palais des Congrès relevant qu’elle avait fait l’objet de consultations entre toutes les parties concernées et le gouvernement. C’est le cas notamment du mouvement Ennahdha et du PDP qui avaient dénoncé jusqu’au dernier moment le report de ces élections avant de se rendre aux arguments de la Haute Instance indépendante pour les élections après avoir reçu l’aval du Premier ministre. Les partis saluent l’esprit consensuel qui avait marqué ces consultations, tout en espérant que la nouvelle date sera la bonne cette fois-ci, et relèvent que l’essentiel est que les élections se déroulent dans la transparence la plus totale. Parmi les rares opposants à ce report, Moncef Marzouki, leader du Congrès Pour la République qui a fait part de sa « grande déception ».
Quant au discours sur lequel a plané comme toujours l’ombre de Bourguiba tant l'argumentation solide, l'esprit général et jusqu'aux tics rappellent irrésistiblement le fondateur de la république tunisienne, il a confirmé les qualités d’orateur du Premier ministre. Dominant son sujet, le ton à la fois ferme et conciliant, il a su convaincre sur bien des points et dissiper notamment les inquiétudes quant à la volonté du gouvernement d’arriver à un consensus à propos de la date des élections.
A 85 ans, BCE n’a rien perdu de sa combativité, mettant en avant, comme lors de ses précédentes interventions, l’autorité de l’Etat, bien qu’elle ait été, souvent, ces derniers temps, battue en brèche et n’hésitant pas à engager un dialogue à fleurets mouchetés avec un contradicteur. Mais s’il s’est montré particulièrement persuasif sur la nécessité de protéger l’appareil de production en cessant de recourir à tout propos aux grèves et sit-in, le passage sur les incidents de Metlaoui a laissé l’auditoire sur sa faim. Car la gestion de cette affaire n’a pas été, tant s’en faut, exemplaire : pourquoi les forces de l’ordre ont-elles tardé à intervenir, pourquoi le gouvernement s’est-il montré si discret sur des évènements aussi graves, ne se résolvant à réagir qu'au dernier moment ?