Grandes écoles françaises d'ingénieurs : carton plein pour Esprit prépa
Les résultats des concours d’accès aux grandes écoles d’ingénieurs françaises commencent à tomber. Et ils révèlent que le pari lancé il y a deux ans par une poignée d’universitaires n’était finalement pas si fou que cela. Imaginer une prépa privée confortant l’offre de l’IPEST, pour permettre aux jeunes tunisiens qui ne peuvent y avoir accès – faute de places – de prétendre néanmoins au meilleur, c’est en effet le scénario qui est en train se prendre corps sous nos yeux. Le partenariat avec Ginette, la meilleure prépa de France, n’y est sans doute pas étranger. Mais ses résultats, Esprit prépa les doit d’abord à l’excellence, à la détermination et au courage de ses jeunes, qui prouvent une fois de plus – sur un autre registre – qu’ils sont le sel et l’avenir de notre pays. Il le doit aussi à la rigueur et au professionnalisme de l’équipe pédagogique et administrative pilotée par le Professeur Zohra Ben Lakhdar, physicienne émérite qui fut aussi la première lauréate africaine en 2005 du Prix UNESCO des femmes pour la science.
Esprit prépa jouait donc cette saison sa première « finale », dont les résultats étaient évidemment très attendus. Et ils ne sont pas décevants : un élève admissible au concours commun Mines-Ponts-Télécom, un au concours Centrale, deux à Télécom Paris Sud, et quinze au Concours Commun Polytechnique. Ce sont donc près des deux tiers des 26 élèves qui obtiennent une admissibilité à un concours français, et ce n’est pas fini. D’autres résultats de concours françaises sont encore à venir mais aussi, et c’est sans doute le plus important, le concours national d’accès aux écoles tunisiennes, au nombre desquelles l’Ecole Polytechnique, Sup’Com, l’ENIT, l’ENSI, et beaucoup d’autres …
Ces résultats sont encore plus appréciables lorsqu’ils sont contextualisés et mis en perspective. S’agissant de sa première expérience, Esprit prépa ne disposait en effet pas de ces « boosters » des classes prépa que sont les 5/2, ces élèves qui choissent de retenter leur chance aux concours pour intégrer une école plus en rapport avec leurs ambitions. En second lieu, il s’agit d’une institution privée, qui ne bénéficie d’aucune subvention publique, et dont le recrutement étudiant se trouve de de ce fait limité même si les élèves méritants n’ayant pas la capacité de payer les droits d’inscription y sont également accueillis et soutenus.
« Ce n’est qu’un début, continuons le combat », scandaient les jeunes révolutionnaires de Mai 68. Nul doute que les jeunes taupins d’Esprit prépa pourraient faire leur ce slogan. Leur marathon est encore long en effet : des épreuves écrites, des épreuves orales, du stress et de la fatigue. Souhaitons leur une bonne continuation sur ce chemin difficile, mais qui les mènera sans aucun doute au succès.
Mohamed Jaoua
Professeur des Universités, fondateur de l’IPEST et de l’Ecole Polytechnique de Tunisie