Remaniement en vue du gouvernement : consolider la reprise et réussir les élections
Depuis la démission du ministre du transport et de l’équipement, le remaniement du gouvernement est devenu inévitable. Il semble même, que selon des rumeurs persistantes, il ne se limitera pas au poste laissé vacant par Yassine Brahim, mais touchera également d’autres départements. Le Secrétaire général de l’UGTT, Abdessalem Jrad l’a confirmé implicitement dans la déclaration qu’il a faite à l’issue de l’entretien qu’il a eu jeudi avec le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, tout en écartant « toute intention de la centrale syndicale de proposer des noms pour occuper des responsabilités gouvernementales ». Ce remaniement pourrait aider à impulser l'action gouvernementale en vue, notamment, de consolider la reprise encore bien timide de l'économie et de préparer la prochaine échéance électorale. A cet égard, la coopération de l'UGTT ne sera pas de trop pour réussir cette passe difficile.
Gouvernement et UGTT sur la même longueur d'onde
Heureusement, il est bien loin le temps où le Secrétaire général émettait des réserves sur la nomination de Béji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement. M. Jrad n'a t-il pas réitéré, jeudi, la volonté de l’UGTT de poursuivre « sa collaboration avec le gouvernement transitoire pour le bien du pays ». Après la méfiance, voici donc venu le temps de la confiance et de l'entente cordiale. Désormais, entre les deux parties, tout baigne dans l'huile. Il suffit de lire le dernier communiqué de l’UGTT. Que ce soit à propos des agressions perpétrées par des extrêmistes religieux ou de la multiplication des grèves et des sit-in et la nécessité d’éviter que « les actions militantes organisées et étudiées, ne doivent nullement déboucher sur une atmosphère de tension (…) qui pourrait profiter aux ennemis de la révolution de la liberté et de la dignité », la concordance de vues est évidente. La centrale syndicale n'est jamais allée aussi loin dans son soutien.
Par ces temps difficiles où le destin de la nation est en jeu, où les raisons d’espérer paraissent bien faibles compte tenu des défis à relever, cette collaboration entre un gouvernement assailli par les difficultés et qui fait ce qu'il peut pour restaurer l'autorité de l'Etat face à des parties qui confondent aspiration légitime à la liberté et anarchie, et la plus grande organisation de masse du pays, n’est pas seulement souhaitable, mais nécessaire voire même vitale dans la mesure où elle constitue la meilleure parade aux aventurismes. L'UGTT qui, par le passé n'avait jamais râté ses rendez-vous avec l'histoire est aujourd'hui, une fois de plus, aux avant-postes pour défendre au côté des autres forces de progrès les acquis de la jeune révolution tunisienne.
Photo Akrémi