Sit-in et Citoyens
La rue réclame, la foule souhaite, le peuple exige, les masses en choeur – accusent et récusent. En face, faute d’être au-dessus, le pouvoir, souvent impuissant, s’ouvre, discute, promet, s’engage de peur qu’on le « dégage », puis se rétracte.
La révolution orpheline et bientôt introuvable peine à se frayer son bonhomme de chemin dans la cité : la route et longue, la tâche est ardue, la situation quasi-chaotique et le parcours, cahoteux.
L’engouement des premières jours qui annonçait le « Grand Soir » cède le pas à l’enthousiasme pour retomber en indifférence. On était friand des nouvelles pour devenir frileux et rétif à toute mesure nouvelle. La Cité cherche désespérement ses citoyens ; leur absence l’indigne, leur voix lui manque et leur silence l’insupporte.
Comme il n’y a pas de pays sans paysans, il ne peut y avoir de Cité sans citoyens. Il nous tarde de voir la révolution retrouver son cours et ses droits.
M. Ridha Laafif