Les « Y a qu'a »
En voulant damer le pion aux sortants, on s’aperçoit que les dés sont pipés et que les jeux sont presque faits. Le la est donné, mais on joue en ordre dispersé presque en cacophonie. On bat la mesure après avoir battu le pavé, l’harmonie et la concorde qui étaient à l’ordre du jour sont en passe de laisser libre cours aux faux pas et fausses notes. On chantait et dansait tous en chœur sur la grand' place de la Kasbah.
Maintenant, on survit la main sur le cœur, la peur au ventre en se résignant à faire le dos rond. Certes les crocs-en-jambe ne manquent pas et les ronds-de-cuir sont mis à l’index. Les béni oui oui d’hier pointent leur nez. On flaire la restauration, on crie à la contre– révolution. On est sûr d’une chose que la révolution. On est sûr d’une chose que la révolution n’est pas du pain béni et les « Ya Qu’a » risquent de se muer en « A quoi bon ?» et la repentance de se transformer, en pénitence … pour le pays
Mohamed Ridha Laafif