Les représentants de l'immigration tunisienne reçus et écoutés par le ministre des Affaires Etrangères
Première audience du genre, depuis le 14 janvier, celle accordée vendredi aux représentants de l’immigration tunisienne par le ministre des Affaires Etrangères, M. Mouldi Kefi. Conduits par M. Tarek Ben Hiba, ils ont pu soumettre au ministre qui était accompagné du Directeur Général des Affaires Consulaires, M. Hichem Bayoudh, le cahier de doléances établi par les Assises de l’immigration. Ce contact direct ouvre une nouvelle page et instaure surtout, comme la souligné le ministre, « une nouvelle forme de relations, de collaboration et de communication.»
Ainsi, après l’excellente atmosphère qui prévaut avec le ministère des Affaires Sociales, grâce à une sollicitude personnelle du ministre, M. Mohamed Ennaceur, voilà le ministère des Affaires Etrangères, en charge du consulaire qui couvre la défense des intérêts des Tunisiens à l’étranger, suivre la même voie.
Tarek Ben Hiba a pris la parole au nom de la délégation des Assises, en présentant la situation des immigrés sous l’ancien régime et leurs attentes après la révolution. Il s’est proposé de présenter quelques points importants du cahier des doléances notamment ceux sur lesquels le ministre pouvait donner des éléments de réponse et les plus urgents, il a notamment insisté sur la nécessité de créer un ministère dédiée aux émigrées tant les doléances recouvraient des domaines différents.
Belgacem Ben Jedou, s’est attaché à décrire la situation dramatique des jeunes tunisiens se trouvant en Europe et des associations leur venant en aide.
Le ministre ainsi que le directeur général, ont précisé les multiples interventions des autorités tunisiennes auprès des gouvernements français et italiens avant le 5 avril qui ont débouchées sur la mise en place du laisser passer de 6 mois.
Concernant les tunisiens détenus en Italie (7500 selon Belgacem Ben Jedou), ils ont assuré étudier au cas par cas leur situation et ont insisté sur le fait qu’ils ne pouvaient pas intervenir pour les prisonniers de droit commun, mais qu’ils étaient attentifs à ne laisser aucun tunisien détenu sans raison valable.
Concernant leurs éventuelles régularisations, ils ont tenu à préciser que cela ne relevait pas de leur ressort et qu’ils veillaient, pour leur part, à faire appliquer les «quotas» issus des accords passés avec la Tunisie en ce qui concerne l’immigration légale.
Ali Ben Ameur et Malek Eltaieff ont pris ensuite la parole pour demander des précisions sur le dispositif qui sera mis en place dans les missions diplomatiques et consulaires pour l’organisation des opérations de vote. En réponse, le ministre a confirmé ce que M. Kamel Jendoubi a annoncé la veille, à savoir que les autorités tunisiennes n’assureront qu’un rôle logistique et qu’un nombre limité de fonctionnaires seraient mis à la disposition de la commission électorale indépendante suivant les éventuelles demandes de celle-ci.
Il a précisé que le rôle du ministère était actuellement d’inscrire les électeurs et de mettre à la disposition de la commission les moyens nécessaires à la réussite de sa mission.
Hamadi Troudi interpellé le ministre sur le local du 36 rue de Botzaris à Paris et plus généralement sur les biens appartenant aux autorités tunisiennes. Il a demandé au ministre ce qu’il prévoyait de faire de ces locaux.
Tarek Ben Hiba a informé le ministre de l’accord qu’il avait eut avec le chargé d’affaires à l’ambassade de Tunisie à Paris, à savoir que le local Botzaris soit mis à la disposition pour l’accueil, l’orientation et l’aide à apporter aux jeunes migrants tunisiens sans pour autant en faire un lieu d’habitation.
Tout en saluant la mobilisation des tunisiens à l’étranger pour l’aide apporter à leurs compatriotes, le ministre a indiqué, concernant les espaces, il se penchera sur la question et tiendra compte de ces demandes.
D’autres points ont été évoqués notamment l’institutionnalisation d’équipes consulaires mobiles pour les tunisiens résidants dans des régions ne disposant pas de représentation consulaire. Le ministre sur ce point s’est engagé à mettre en place cette proposition, qui selon lui relève du bons sens.
Tarek Ben Hiba a, par ailleurs, insisté sur la disparition des fiches de police aux contrôles de police, système hérité de l’ancien régime.
(D’après un compte rendu rédigé pour la délégation des Assises par Aimad Ben Yakhlef)