News - 16.07.2011
La Kasbah 3 empêchée
Les forces de sécurité se sont implantées en masse, tôt vendredi, devant tous les accès de la place du gouvernement à la Kasbah, quadrillant la zone et empêchant les manifestants de se rassembler pour observer un 3e sit-in.
La police a encerclé la mosquée de la Kasbah pour empêcher les fidèles qui y effectuaient la prière et les manifestants qui s'y étaient amassés de sortir vers la place, a pu constater un journaliste de l'agence TAP.
Certains d'entre eux ont attaqué les policiers à coups de sabots (Kobkab), les obligeants à riposter par des bombes lacrymogènes.
Tout contestataire qui sortait de la mosquée, alors qu'ils refusaient tous, au départ, de se faire évacuer, était violemment accueilli par la police.
Plusieurs journalistes ont également été violemment agressés par les forces de sécurité. Marouane Ferhani, du journal El Oula, souffre d'ecchymoses au visage et de nombreuses contusions, alors qu'il brandissait, tout au long de son agression, sa carte de journaliste membre du SNJT. La jeune Khaoula Selliti, de Radio 6, n'a pas non plus été épargnée par les agressions verbales et physiques.
Devant la persistance des affrontements et la pluie de tirs lacrymogènes sur la mosquée, l'Imam Abdelkader Gahha a exhorté les forces de sécurité, par haut parleur, de laisser sortir les personnes coincées dans le patio de la mosquée et dont certaines souffraient d'asphyxie ou s'étaient évanouies.
Des contestataires se sont opposés à la requête pacifique de l'Imam, à qui ils ont arraché le haut parleur pour affirmer qu'ils ne reviendront pas sur leurs revendications.
Peu après 16h, les événements ont pris une tournure surprenante lorsqu'un policier s'est détaché de son rang pour se joindre aux manifestants, brandissant un papier où l'ont pouvait lire "vive le peuple". Un autre policier l'a suivi avant que ses collègues ne le stoppent par la force.
Les protestataires d'El Kasbah 3 revendiquent, essentiellement, "la reconstitution de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution", "l'application de l'amnistie générale", "l'indépendance de la justice", "le jugement des snipers" et "le limogeage des ministres de la justice et de l'intérieur".
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