Augmentation générale des salaires et indemnités en faveur de plus de 2 millions de travailleurs
«C’est un message fort qui marque la victoire du dialogue et de la concertation et témoigne d’une avancée concrète de la transition démocratique, en matière de relations sociales», s’accordent à dire les dirigeants de l’UGTT et de l’UTICA, après la conclusion vendredi du nouvel accord salarial. Au grand bonheur du Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, qui a rendu un hommage appuyé au ministre des Affaires Sociales, M. Mohamed Ennaceur. Concrètement, il s’agit d’une augmentation générale des salaires et des indemnités équivalente à la moyenne de celles servies durant les trois dernières années (2008-2010), avec effet à compter de début 2011.
Les bénéficiaires sont au nombre de 2 133 000 travailleurs dont 483 000 fonctionnaires, 150 000 agents d’entreprises publiques et 1.5 million de salariés du secteur privé, notamment ceux régis par les 51 conventions collectives en vigueur.
Qu’il s’agisse « d’augmentation » des salaires « consentie au prix d’un réel effort de la part des entreprises relevant du sacrifice », comme le souligne Mme Wided Bouchammaoui, au nom de l’Utica, ou d’’une « révision de réajustement », selon M. Abdessalem Jerad, secrétaire général de l’UGTT, cet accord salarial marque la réussite du premier test d’ampleur de la transition. M. Ennaceur le soulignera fortement : « c'est l'illustration d'une volonté de concertation, de part et d’autre, et surtout l'amorce d'une nouvelle étape, cruciale, pour les deux centrales, syndicale et patronale ».
« Il faudrait qu’on s’assoit ensemble afin de mettre sur le tapis tous les problèmes en suspens et agir sur leurs causes profondes afin de leur trouver les solutions définitives appropriées », propose Mme Bouchammaoui. Mais, elle n’est pas la seule à le demander. C’est aussi la même volonté de M. Abdessalem Jerad. « L’entreprise m’est beaucoup plus chère qu’elle ne l’est pour vous, chère Madame », lui dit-il sur un ton très attentionné. « Pour vous, il s’agit d’un capital à faire fructifier, alors que pour moi, de tant d’emplois à préserver. Mais l’essentiel, c’est que nous soyions liés par les mêmes objectifs ».