Elections : plus de 2 millions d'inscrits et un objectif de 4 millions à atteindre au 14 aout
Le président de la Haute Instance Indépendante pour les élections, Kamel Jendoubi a brillamment réussi mercredi son passage devant la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Devant un hémicycle pour une fois plein, il a présenté, assisté par deux de ses plus proches collaborateurs, Souad Triki, vice-présidente, et Boubaker Bethabet, secrétaire général, un état des lieux détaillé des préparatifs des élections de l’Assemblée Constituante et notamment l’enregistrement des Tunisiens sur les listes électorales.
D’emblée, Kamel Jendoubi s’est voulu rassurant. Au 2 aout, 2.276.000 citoyens se sont inscrits sur les listes électorales, soit 27% de la totalité de l’électorat, et 31% de celui des résidents en Tunisie, la Haute instance ne disposant pas pour le moment de données fiables sur le nombre d’inscrits à l’étranger». « Nous avons établi un agenda que nous suivons à la lettre. Nous avons été confrontés à des difficultés techniques et logistiques que ce soit en Tunisie ou à l’étranger au début. Mais depuis quelque temps, les inscriptions vont bon train en Tunisie avec une mobilisation qui va crescendo dans toutes les régions alors que les difficultés persistent à l'étranger ». «La palme revient aux électeurs de Tataouine et Kébili grâce aux bureaux d’inscription mobiles », commente Mme Triki. « D’ici le 14 aout prochain, date de clôture des inscriptions, prévoit-elle, on compte atteindre les 4 millions d’inscrits ». On croyait que l’objectif était d’inscrire la totalité des électeurs potentiels, soit 7,9 millions d’électeurs. Réponse de Kamel Jendoubi : « Ils seront automatiquement inscrits sur les listes électorales des circonscriptions de leur lieu domicile tel que mentionné dans leur carte d’identité ». Au passage, il déplore le manque de collaboration avec la société civile tout en se félicitant « du soutien du Premier ministre et des ministres concernés » mais Une somme de 10 millions de dinars a été mise à la disposition de la Haute instance dont 3,5 millions ont été dépensés. Cela a permis d'acquérir les équipements nécessaires, de recruter du personnel et de doter les instances régionales de locaux.
Cette séance a également permis au staff de la Haute instance indépendante pour les élections de faire justice de certaines rumeurs dont les membres de la Haute instance Ben Achour se sont fait l’écho, notamment la nomination de Bouraoui Bouraoui, un chef d’entreprise, comme directeur exécutif des élections au sein de la haute instance qui a été fortement contestée. Sans démentir formellement l’information « rien n’a été décidé pour le moment », Kamel Jendoubi a mis l’accent sur les difficultés rencontrées pour trouver le profil recherché lors du recrutement des cadres : « il nous a été difficile de trouver dans la haute administration des compétences qui n’aient pas assisté au moins une fois à un congrès du RCD ou obtenu une carte d’adhésion de ce parti. Quant à ceux du secteur privé, leurs prétentions salariales se situent entre 10 et 15000 dinars par mois, ce qui est nettement au-delà de nos possibilités. » Conclusion de M. Jendoubi : «à force de politiser ces recrutements, on finira par ne plus trouver de candidats».
Reste la question des experts étrangers indépendants ou dépêchés par certains pays ou organismes internationaux. Certains intervenants ont déploré le fait qu'ils aient été "éconduits"alors que leur mission est totalement prise en charge. "Faux, répond Kamel Jendoubi : il est loisible aux membres de la Haute instance de faire appel à eux à condition de ne pas les associer à la décision finale".
Finalement, le bilan est globalement positif tranchant avec le catastrophisme de certains dirigeants de partis. Les membres de la Haute Instance n'en espéraient pas tant.